Quand Rufisque court derrière son prestigieux passé politique

La cité de Mame Coumba Lamb n’a pas seulement perdu, avec la nouvelle ville de Diamniadio, son lustre d’antan. Elle court aussi derrière un passé politique prestigieux.

La ville de Rufisque, jadis place forte sur le plan politique, se meurt, petit à petit, faute de leaders charismatiques capables de raviver la flamme allumée par Ngalandou Diouf, Maurice Guèye, Ousmane Socé Diop et Alioune Badara Mbengue. Des monstres sacrés à l’aura indiscutable dans le Landerneau politique africain et sénégalais dont Cora Fall, Me Mbaye Jacques Diop et Ndiawar Touré ont été les dignes continuateurs. 

Une situation qui lui a valu, pendant très longtemps, la présence en nombre respectable, et surtout pas en qualité de figurants, de beaucoup de ses fils dans tous les gouvernements qui se sont succédés, de la période coloniale à l’indépendance en 1960, jusqu’à la fin des années quatre-vingt, à la tête de l’État du Sénégal.

En effet, Rufisque aura brillé de mille feux du temps de l’Afrique occidentale française (Aof) et fut un des bastions sûrs du Parti socialiste des présidents Léopold Sedar Senghor et Abdou Diouf. C’était le bon vieux temps de Me Mbaye Jacques Diop, un juriste émérite, qui occupât la présidence du défunt Craes et fut, par cette fonction, la troisième personnalité de l’État sous le magistère de Me Abdoulaye Wade.

Autour de l’ancien maire de Rufisque gravitaient une flopée de cadres, à la compétence avérée, qui comptaient parmi les plus charismatiques leaders politiques du pays. Il s’agit, entre autres, Pathé Ndiaye, Ibrahima Sarr, Abdourahmane Ndir et tant d’autres qui ont joué, en trônant à la tête de sociétés nationales comme le Port autonome de Dakar, La Poste ou encore la Senelec, d’importants rôles dans la gestion du pays.

Aujourd’hui, trois ans après la disparition de Me Mbaye Jacques Diop, Rufisque aura perdu de sa brillance et surtout de son influence dans les arcanes du pouvoir. Ses rares membres appartenant au régime sont à la périphérie des centres de décision et ne servent, à l’analyse, que de faire valoir. La preuve en est que, à quelques encablures des élections locales, aucun leader ne fait l’unanimité pour remplacer le fantomatique Daouda Niang.   

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