Quand les crues des fleuves deviennent une catastrophe annoncée
La montée des eaux des fleuves Sénégal et Gambie a submergé des zones habitées, détruit des cultures et des moyens de subsistance, et décimé le bétail. Cette situation désastreuse plonge les riverains dans une extrême pauvreté.
En dépit des émotions et des promesses d’aide, des négligences flagrantes sont apparentes parmi les responsables concernés.
Dès mai, Agrhymet avait émis une alerte. Des plans de contingence auraient dû être établis dès juillet. Des alertes concernant les niveaux d’eau à Bakel ont été régulièrement émises depuis août par la Dgpre et l’Omvs.
Les pluies ont été abondantes en Guinée et au Mali dès août, remplissant les fleuves formant le Sénégal. Au Sénégal, les précipitations ont également été importantes, dirigeant l’eau vers divers cours d’eau dont le fleuve Sénégal et la Falemé.
La Dpgi du ministère de l’Hydraulique est chargée de prévenir les inondations, tandis que la Direction de la protection civile (Dpc) du ministère de l’Intérieur gère les catastrophes. Ces services auraient dû collaborer pour transformer les alertes en actions concrètes :
- Élaborer des plans de contingence avec les autorités locales ;
- Prépositionner des sacs à terre dans les préfectures ;
- Identifier les populations vulnérables ;
- Sélectionner des sites de recasement ;
- Préparer les équipements nécessaires pour un éventuel déplacement des populations ;
- Activer les plans d’évacuation avant l’arrivée prévisible de l’onde de crue.
L’expert Amadou Fall Canar Diop souligne que la catastrophe n’est pas inévitable si l’on s’y prépare adéquatement.