Pr Moustapha Samb: «Le contexte ne sied pas à un appel au dialogue…quasi plombé… »

Le Pr Moustapha Samb, maître de conférence à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, est sceptique quant à la réussite de la main tendue du président Macky Sall à l’opposition. Selon le secrétaire général du Prad, invité lundi de Senego, l’exacerbation des divergences entre les deux camps en est la cause principale.

L’appel à la concertation du chef de l’Etat sur le Gaz et le pétrole peut-il prospérer à 9 mois de la Présidentielle?

Cet appel au dialogue, dans un contexte de divergence profond, ne peut pas prospérer, parce que l’opposition est traquée actuellement, surtout après le 19 avril. Tout le monde sait qu’il y a une exacerbation des divergences. Le contexte ne sied pas à un appel au dialogue bien que cet appel soit nécessaire pour le fonctionnement normal de notre démocratie. Mais, dans ce conteste d’exacerbation des divergences, l’opposition ne parle plus au pouvoir depuis le 19 avril. L’appel en soi est une bonne chose, mais les conditions dans lesquelles on le fait sont si importantes que le dialogue lui-même.

La société civile pourrait-elle amener les parties à la table de négociation ?

Même si les deux points concernaient uniquement le pétrole et le gaz, l’opposition observera la politique de la chaise vide. Parce que, aller répondre à un appel du pouvoir, du point de vue du symbolisme, est une négation par rapport à tout ce qu’elle revendique. Je crois que le dialogue est vraiment plombé. Mais, il faut que le dialogue ait lieu dans une démocratie sinon, c’est la confrontation qui s’installe.

Maintenant, si des personnes ressources de la société civile s’impliquent, à l’instar de Alioune Tine, pour parler avec les différents acteurs afin qu’on aplanisse certaines divergences, ça peut créer un déclic. Mais si c’est entre l’opposition et le pouvoir seulement, il n’y aura jamais de dialogue.

Le Conseil constitutionnel qui s’est déclaré à nouveau incompétent sur le parrainage a sans doute accentué ces divergences ?

Je ne peux pas apprécier à sa juste valeur la décision du Conseil constitutionnel si on ne maîtrise pas le droit. Mais les acteurs doivent discuter de toutes ces institutions pour qu’on puisse voir comment les rendre indépendantes. Ce qui nous arrive aujourd’hui dans beaucoup d’institutions, c’est le manque d’indépendance lié aux nominations. Pour ce point précis, le Conseil a des arguments pour dire son incompétence. Je ne peux pas aller dans le fond, parce que je n’ai pas lu la décision. In fine, nous devons revoir toutes ces institutions pour renforcer leur indépendance, ça crédibilise davantage notre démocratie.

 

2 COMMENTAIRES
  • smac

    Maky un fumier de la pire espèce un idiot intellectuel

  • Amadou

    Merci Professeur bien dit

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