Pourquoi le président du Guatemala veut lui aussi transférer son ambassade à Jérusalem

Jimmy Morales, le dirigeant du Guatemala, a annoncé dimanche que l’ambassade de son pays en Israël serait transférée de Tel-Aviv à Jérusalem. Le quotidien israélien Ha’Aretz revient sur les raisons de cette décision.

Le 6 décembre, le président américain, Donald Trump, reconnaissait Jérusalem comme la capitale de l’État d’Israël. Moins de vingt jours plus tard, le dimanche 24 décembre, son homologue guatémaltèque lui a emboîté le pas. C’est dans un message posté sur Facebook que Jimmy Morales a annoncé sa décision de déménager l’ambassade du Guatemala de Tel-Aviv à Jérusalem.

Le quotidien israélien de centre gauche Ha’Aretz consacre un article d’analyse aux raisons de cette décision. Le journal commence par rappeler les nombreuses similitudes entre Trump et Morales : ce dernier a une longue carrière de comédien et d’humoriste ; il a pris tout le monde de court en remportant la présidentielle de son pays en 2015, alors qu’il affrontait une ancienne première dame. Enfin, poursuit Ha’Aretz, “tout comme Trump, alors qu’il dirigeait un parti de droite et prônait des valeurs conservatrices – contre l’avortement et en faveur de la peine de mort –, sa position sur les sujets fondamentaux n’a jamais été très claire”.
Plusieurs raisons
“Mais pourquoi le président d’un petit pays d’Amérique latine annoncerait-il une mesure qui lui vaut la reconnaissance d’Israël ?” s’interroge le journal de Tel-Aviv. Il semble que plusieurs facteurs expliquent cette décision.
Tout d’abord, depuis l’élection de Donald Trump, Jimmy Morales, contrairement aux autres dirigeants sud-américains, ne s’est pas opposé au chef d’État américain. Au sujet du mur à la frontière américano-mexicaine, il a par exemple proposé “une main-d’œuvre bon marché” à Donald Trump.

D’autre part, poursuit Ha’Aretz, Morales “a besoin de consolider ses relations internationales parce qu’il est en difficulté dans son pays”. En effet, son frère – et proche conseiller – ainsi que son fils sont soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent dans leur gestion du financement de la campagne présidentielle de Jimmy Morales. Tous deux ont été arrêtés début 2017. En outre, Morales s’est fragilisé en ordonnant, en août 2017, l’expulsion d’un fonctionnaire de l’ONU pour échapper à sa mise en examen dans une affaire de corruption.

Une longue histoire entre les deux pays
Ha’Aretz rappelle ensuite qu’“Israël est le premier pays dans lequel Morales s’est rendu après son élection”. Lors de cette visite, le porte-parole du parlement israélien, la Knesset, avait rappelé le rôle crucial du Guatemala dans la création de l’État d’Israël. “Le Guatemala fut l’un des 16 pays à installer son ambassade à Jérusalem en 1956”, rappelle le quotidien. Mais le Conseil de sécurité de l’ONU avait condamné ce geste, et les 16 pays avaient fini par déplacer leurs ambassades.

“Il y a également une intense coopération militaire entre le Guatemala et Israël”, poursuit Ha’Aretz.
« Le pic [de cette coopération] a été atteint dans les années 1970 et 1980, quand Israël a vendu au régime répressif du Guatemala des véhicules blindés, de l’artillerie et des fusils, ainsi que des conseillers techniques et militaires. Tant et si bien que l’État hébreu est devenu, au fil des ans, le premier fournisseur d’équipement militaire du Guatemala.”

Le quotidien israélien conclut sur un dernier facteur : “Le fait que le parti de Morales ait été fondé par un groupe d’anciens généraux d’extrême droite est sans doute une autre pièce du puzzle pour expliquer l’attitude conciliante de Morales vis-à-vis d’Israël.”
Avec courrierinternational.com

2 COMMENTAIRES
  • Ni chaud ni froid

    Le Guatémala est un nid de juifs sionistes venus d’Europe (Espagne) et du Moyen Orient (Syrie, Irak et Liban).

  • sam le pirate

    ? Cela ne m’empêchera pas l’été prochain d’épouser une jolie nymphe de ce pays(Guatemala). Miss Melgar va devenir madame le pirate inchallah ????

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