Pour la deuxième phase du Pudc, l’Etat décaisse un fonds de 300 milliards de F Cfa

Pour sa deuxième phase qui va démarrer au mois d’août prochain, le Programme d’urgence de développement communautaire va bénéficier d’une enveloppe de 300 milliards de FCfa avec une contribution de 60 milliards de FCfa de la Chine. Cette annonce a été faite, hier, par le Premier ministre, Mouhammad Boun Abdallah Dionne, lors de l’atelier régional sur la capitalisation du Pudc.

Après une première phase assez concluante, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) s’apprête à franchir un nouveau cap. Et l’Etat ne compte pas lésiner sur les moyens. En effet, pour la mise en œuvre de la deuxième phase qui va commencer au mois d’août prochain, le gouvernement va mettre sur la table une enveloppe de 300 milliards de FCfa dont 60 milliards d’apport de la Chine.

Le Premier ministre, Mouhammad Boun Abdallah Dionne, qui présidait, hier, l’atelier régional de capitalisation sur le Pudc, l’a annoncé. « Ce programme est un modèle de coopération entre le Pnud et le Sénégal, mais aussi un exemple de mobilisation de ressources internes pour financer notre développement. L’Etat du Sénégal a, en effet, financé la première phase, sur fonds propres, pour un montant de près de 120 milliards de FCfa.

Le gouvernement compte maintenir ses efforts dans la deuxième phase du Programme qui se verra allouer un budget de près de 300 milliards de FCfa », a-t-il déclaré devant un parterre de personnalités venues de 18 pays d’Afrique. Cette rencontre se veut un cadre d’échanges et de partage sur l’expérience sénégalaise du Pudc présentée aujourd’hui comme un modèle de réussite pour un développement inclusif ayant un effet immédiat sur la transformation des conditions de vie des populations.

Le Premier ministre a rappelé que le chef de l’Etat Macky Sall est le principal concepteur de ce programme de développement rural qu’il a qualifié de « novateur tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre ». « Après avoir parcouru des milliers de kilomètres pour visiter les territoires les plus enclavés du Sénégal, le président de la République a mesuré, à sa juste valeur, l’impératif de la mise en œuvre d’une stratégie de développement, qui puisse apporter des changements substantiels, des bonds qualitatifs, dans les conditions de vie de mes compatriotes », a-t-il expliqué, rappelant ainsi le contexte de mise en œuvre du Pudc.

Selon lui, face à la profondeur des inégalités et des disparités de divers ordres entre le milieu urbain et le monde rural, Macky Sall a décidé, avec l’accompagnement du Pnud dont l’expertise et le dynamisme sont reconnus de tous, d’élaborer et de mettre en œuvre le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc).

Célérité et efficacité

Le chef du gouvernement a mis l’accent sur la vocation fondamentale du Pudc qui est de répondre, dans la célérité et l’efficacité, aux besoins vitaux des territoires ruraux, dans un souci d’équité et de justice sociale. « Le Pudc vise à favoriser l’accès de ces populations aux services sociaux de base, à travers la mise en place d’infrastructures socioéconomiques. Il s’inscrit ainsi dans la dynamique d’améliorer significativement leurs conditions de vie et de promouvoir l’implication des acteurs locaux dans le développement économique et social de leurs terroirs qui, par ailleurs, regorgent d’énormes potentialités indispensables à l’émergence du Sénégal », a ajouté le Premier ministre.

Il a rappelé qu’à terme, le Pudc permettra de densifier considérablement le réseau de routes non revêtues, de construire et de réhabiliter plus de 3.000 km de pistes rurales, d’installer et de réhabiliter plus de 238 forages et 161 châteaux d’eau, d’électrifier plus de 420 villages et de mettre à la disposition des femmes rurales plus de 5.064 équipements ruraux, notamment des décortiqueuses et des batteuses.

Le Premier ministre a indiqué, qu’en même temps, ce programme veillera au renforcement des capacités des groupements professionnels et autres acteurs locaux, en entreprenariat rural, à la relance de la productivité des populations rurales, à la valorisation de la production agricole, à la sensibilisation et à la protection de l’environnement. De même, le Programme se consacre également à la facilitation de l’accès aux services financiers et à la mise en place d’un système de suivi-évaluation géo-référencé à même de renseigner sur les performances qui seront enregistrées.

Evaluation des impacts
Le chef du gouvernement a magnifié « la clarté de la vision et la pertinence de la coordination qui ont permis d’obtenir des résultats probants qui nous confortent dans la conviction que nous détenons, avec le Pudc, un modèle performant de promotion du monde rural, indispensable à notre quête d’émergence ».

Il pense que cet atelier sur la capitalisation du Pudc permettra d’échanger sur la durabilité de ce programme et la nécessité de mobiliser des ressources additionnelles par le biais de nouveaux partenariats. M. Dionne a, par ailleurs, assuré que le gouvernement, sur instruction du chef de l’Etat, mènera une évaluation participative des impacts de la première phase de mise en œuvre du Pudc.

Il estime qu’il est également crucial d’étudier les modalités d’allègement des volets d’intervention du Pnud et de redéfinir le périmètre des champs d’actions cibles ou la trousse d’actions communautaires s’agissant de la nouvelle étape du Pudc. Le Premier ministre a aussi soutenu que les questions de gouvernance du programme devront être approfondies, en vue d’explorer les possibilités de transférer progressivement la gestion du Pudc à l’Administration sénégalaise, dans des conditions de délivrance optimale de résultats.

Mouhammad Boun Abdallah Dionne : « La dialectique de l’inclusion traverse l’action politique du président Macky Sall »

« Toute l’action politique du président Macky Sall est traversée par la dialectique de l’inclusion ». C’est ainsi que le Premier ministre a qualifiée la politique que mène le chef de l’Etat. Cette inclusion est d’ordre social, économique et politique. Sur le plan social, cette dialectique transparaît dans des programmes comme la Couverture maladie universelle, les Bourses de sécurité familiale qui mobilisent, chaque année, 30 milliards de FCfa du budget national.

Sur le plan économique, cette approche se manifeste à travers le Pse et ses déclinaisons notamment le Pracas. « Le président de la République ne veut pas d’un Sénégal riche uniquement par un nombre très peu de ses fils. C’est pourquoi, il a opté pour l’inclusion économique à travers l’agriculture. Avec le Pracas, on est en train de dérouler le programme de mécanisation en milieu rural, de renforcer les capacités productives en milieu rural », a déclaré Mouhammad Boun Abdallah Dionne.

Quant à l’inclusion politique, elle se révèle à travers l’Acte 3 de la décentralisation qui a consacré la communalisation intégrale. Tout cela fait dire au Premier ministre, que le président Macky Sall c’est « l’homme de la dialectique de l’inclusion ». « Pendant sa longue période de préparation, en deux ans, il a fait 80.000 km à l’intérieur du pays c’est-à-dire deux fois le tour du Sénégal. Cela lui a permis de mettre un visage sur la pauvreté. C’est ce qui a fait naître un programme comme le Pudc », a-t-il ajouté.

 Bilan du Pudc : Un taux d’exécution satisfaisant
Lancé en juillet 2015, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) enregistre un taux d’exécution satisfaisant dans ses différentes composantes : pistes rurales, hydraulique rurale, électrification rurale et équipements de transformation agricole et post-récolte. Le rapport annuel janvier-décembre 2016 permet d’avoir un aperçu synoptique des réalisations.

Moins de deux ans après son lancement officiel par le chef de l’Etat, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) dont l’exécution est confiée au Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), affiche un bilan satisfaisant. Dans ses différentes composantes, des réalisations concrètes ont été notées. Ainsi, pour le volet Pistes rurales, le programme a planifié les activités en 3 séries de travaux.

Concernant les séries 1 et 2, un linéaire de 675,33 Km de pistes est en chantier sur un objectif de 790,81 Km ; 420,09 Km est en cours avec des niveaux d’avancement respectifs de 60 % dans la zone sud (régions de Kaolack, Fatick, Kaffrine, Thiès, Sédhiou, Kolda) et 90 % dans la zone nord (régions de Matam, Saint Louis, Louga et Diourbel). Un linéaire de 255,24 Km est achevé et ouvert à la circulation. Le linéaire de 115,5 Km restant est intégré dans la série 3 dont les travaux démarrent cette année.

Concernant le volet Hydraulique rurale, le Pudc a démarré les travaux portant sur 238 forages et 161 châteaux d’eau. Actuellement, 178 forages sont réceptionnés, 68 châteaux d’eau finalisés dont 75 systèmes d’alimentation en eau potable ont été mis en service dans les régions de Matam (08), Louga (11), Tambacounda (17), Kédougou (23), Diourbel (04), Fatick (03), Kaolack (07) et Kaffrine (02) et permettent l’alimentation en eau de 337 villages totalisant une population de plus de 163.283 personnes.

En outre, 182 abreuvoirs sont fonctionnels sur un objectif de 346 correspondant à 53 % ; 1.065 bornes fontaines sont mises en service sur un total de 1.844 ; 1.737 Km de réseau mis en service sur une cible de 4.737 Km. Pour valoriser davantage les forages réalisés et développer l’économie rurale, le Pudc a mis en place une stratégie de promotion des chaînes de valeurs qui vise à réaliser des périmètres maraîchers autour des forages et à accompagner les filières porteuses. Ainsi, 150 périmètres maraîchers sont en cours d’aménagement.

628 emplois durables et 4.400 emplois temporaires

Pour le volet Electrification rurale, les objectifs totaux de réalisation sont de 420 villages (dont 310 par raccordement au réseau Mt/Bt et 110 par voie solaire), l’installation des branchements intérieurs au profit de 20.800 ménages et l’alimentation de plusieurs structures socioéconomiques (100 infrastructures de santé, 155 établissements scolaires, 400 micro et petites entreprises rurales : moulins, tailleurs, menuisiers, campements, cordonnerie, vulgarisateurs, atelier électricien).

Les travaux ont démarré sur 62 villages avec l’implantation de 124 Km de ligne Bt et de 50 km de ligne Mt. L’appel d’offres pour les travaux des installations intérieures de 20.800 ménages dans les villages électrifiés est finalisé et sera publié cette année.

Pour le volet Equipements de transformation agricole et post-récolte, le nombre d’équipements produits et certifiés s’élève, à ce jour, à 3.093 sur 5.064 prévus, soit un taux de 61%. La mise en place est en cours avec 1.562 équipements post-récolte déjà déployés dans les régions de Fatick, Kaolack, Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Thiès, Diourbel, Louga, Saint Louis, Matam. Le reliquat des équipements est en cours de production avec un état d’avancement de 80 %.

Pour la gestion et la maintenance des équipements, 1.208 comités de gestion ont été mis en place. Dans les localités où le déploiement a été déjà effectué, les comités sont fonctionnels. Les membres desdits comités, les conducteurs et meuniers ont reçu des formations sur l’utilisation des équipements, la Gestion administrative et financière (Gaf) et sur les premières opérations de maintenance. Les différents travaux du Pudc ont permis la création de 4.400 emplois temporaires et 628 emplois durables pour les jeunes et les femmes.
El Hadj Ibrahima THIAM

La chaîne de valeurs pour développer l’entreprenariat rural

Pour le Pudc, la réalisation de forages, de châteaux d’eau, de pistes de production et l’électrification des principaux villages, n’est pas seulement une offre de services sociaux de base. Les acteurs du programme ont compris que cela constitue surtout une opportunité pour booster l’économie locale et contribuer à une croissance inclusive. C’est pourquoi le programme a décidé de développer une approche intégrée de chaîne de valeurs. Le volet promotion de chaînes de valeurs s’inscrit dans l’objectif global du renforcement de la productivité agricole et de l’élevage et le développement de l’entreprenariat rural.

A cet effet, la stratégie est la mise en place de périmètres irrigués autour des forages qui prévoit l’affection de 25 % à 50 % de la superficie à la production fourragère afin de lever la contrainte d’alimentation animale en saison sèche. Le choix a été porté sur le Pennisetum purpureum (appelé aussi herbes à éléphants ou Neema, ou Maralfalfa) un pâturage amélioré dont le rendement atteint 400 tonnes par ha comparé au niébé fourrager (1 tonne de matière sèche par ha pour les nouvelles variétés précoces) et le maïs fourrager (12 à 16 tonnes de matière sèche par ha). L’assistance technique sera apportée aux éleveurs par l’Ancar et la Caritas pour améliorer la productivité de leurs vaches.

Le Ppp pour promouvoir l’entreprenariat local

Il est également retenu d’appuyer la promotion des chaînes de valeurs « lait » et « patate douce ». Ainsi, 150 périmètres maraîchers d’une superficie totale de 750 ha sont en cours d’aménagement dans 140 villages. Un linéaire de 196 Km de grillage a été commandé pour clôturer les périmètres maraîchers. Les diagnostics faits sur ces produits ont permis d’identifier les domaines prioritaires d’intervention dans les segments de production et de transformation. L’approche mise en œuvre repose sur le partenariat public-privé-producteurs et permet de promouvoir l’entreprenariat local

Par ailleurs, le Pudc a appuyé le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural dans l’acquisition de motopompes. Ainsi, 592 motopompes ont été livrées sur un total de 600, correspondant à un taux d’acquisition de 99 %. Le reliquat des 8 motopompes est en cours d’enlèvement au port. En outre, le Pudc a acquis et livré, pour le compte du ministère de l’Elevage et des Productions animales, 7.481.525 doses de vaccins. Une seconde commande de 16.880.000 doses est en cours.

 

1 COMMENTAIRE
  • adk Thiès

    doule rek féne rek

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