Plaidoyer pour une administration-centaure – Par Mamadou THIAM*

La corrélation établie entre les causes avancées du report de l’audience de la Cour de la Cedeao et l’impact de ce déclaratif sur l’une de nos plus belles réussites (sinon la plus belle): la maîtrise de l’énergie, est d’une tragique pertinence.

Son Excellence le Président Macky SALL a fait atteindre à notre maîtrise de l’énergie des niveaux de performance inédits tant au plan quantitatif qu’au plan qualitatif.

Dès lors, invoquer, à propos d’un dossier judiciaire, une coupure d’électricité qui empêche de prendre part à cette audience à retentissement international, c’est exposer au devant de la scène mondiale des lacunes dans ce qui est pourtant notre plus belle réussite : l’énergie.

Il est important, dans nos déclaratifs et approches, d’intégrer les dimensions multiples du discours politique ou public.

Le sens du discours politique/ public est, par essence, certes contextuel, mais aussi holistique et structurel.

De Abuja à Abidjan, en passant par Lomé, Banjul et Accra et jusqu’à Paris, New York et Tokyo, on pourra noter que les récriminations les plus fortes contre nous portées ( à tort la plupart du temps pourtant), – gouvernance et justice- trouvent un écho et une possible perception dans la faiblesse ponctuelle de notre plus grande force pourtant : la maîtrise de l’énergie.

Ajouter à ceci des problèmes de connexion internet pour l’administration la mieux nantie de notre état ( le ministère des Finances dont dépend l’Agence Judiciaire de l’Etat), c’est, définitivement, envoyer un signal alarmiste à tout investisseur frileux/sérieux.

Des soldats américains tombent souvent au combat. Meurent. Les autorités américaines font tout pourtant pour que jamais, dans la mesure du possible, leur corps déchirés ne soient exposés.

Un Etat ne ment jamais. Même quand il mentirait, il dit la vérité. Car un État n’œuvre et ne parle que pour l’intérêt général et supérieur. C’est un fait.

L’État est la seule entité juridique, administrative et politique qui bénéficie de cette « raison » dite expressément « d’Etat » qui lui permet de nommer les choses à sa convenance. Avec comme seule boussole, le souci et la volonté d’œuvrer pour son intérêt qui est aussi le nôtre.

Revisiter Austin dans « Ce que parler veut dire », nous permet de nous rappeler la dimension performative du langage. Le langage est action, à travers ce que Gauffman et Palo Alto ainsi que les interactionnistes désignent sous le vocable d’actes de langage.
Actes de langage venus de Dieu lui-même. Dieu est en effet le premier révélateur du fait que « dire, c’est faire! ». A travers notamment le fameux « koune fa yakkoune », « que la terre soit, et la terre fut ». Oui ! Au commencement, était le verbe.

C’est pourquoi je ne cesse de plaider pour la mise en œuvre de ce que la jeune et brillante philosophe française Gabrielle Halperne nommerait « l’état-centaure » et qui serait ici une gouvernance en mode projet à l’image du centaure.

C’est quoi une administration-centaure?
C’est celle-là qui met en synergie, sur des dossiers Alfa, des juristes, des ingénieurs, des politistes, des experts en communication, des journalistes, des économistes, des sociologues etc.

L’État est une entité globale dont l’épicentre, pour reprendre mon professeur en image politique, Jean Paul Gourevitch, est partout et nulle part.

Aucun dossier n’est petit et aucun dossier ne se limite, en termes d’effets et d’impacts, à son secteur ou segment originel.

Travailler pour l’État aujourd’hui plus qu’hier, c’est dès lors, saisir cette complexité. Œuvrer pour l’Etat, c’est donc, c’est surtout, gérer une complexité en mouvement en mettant en place une approche inter et pluridisciplinaire dans l’adressage des impératifs socio-économiques, politiques et publics.

C’est cela l’administration-centaure. Une administration qui récuse le compartimentage et le cloisonnement. Une administration en mode approche processus qui gère les besoins et défis comme des données d’entrées et qui mobilise toute sa techno-structure diversifiée pour y apporter solutions. Ceci, sans que les acteurs des process ne soient plus importants que le processus lui-même. L’ensemble des divers acteurs ne poursuivant que le résultat à atteindre et, à terme, leurs effets et impacts bénéfiques pour la Nation .

C’est pourtant cela le sens et la portée de cette culture de la performance cultivée et promue par le Président Macky Sall.

Le Président est donc dans son rôle. Bien dans son rôle. Pour avoir décliné la vision et l’horizon.

A nous d’accepter et de mettre en œuvre les ruptures et réformes à même de rendre possible cette vision.

Ce qui passe d’abord par l’instauration d’une administration-centaure qui intègre, reconnaît et accepte de travailler en synergie avec les spécialistes des disciplines en sciences sociales.

Le communicant est souvent révolu dans un rôle de « diffuseur »; le philosophe dans celui du théoricien stérile et le l’économiste, dans la sphère de la planification.

Cela pourrait aussi passer par une réforme des curricula de nos Grandes Écoles qui forment et formatent nos élites : Ena, CFJ, ESP etc.

L’approche centaure, les sciences sociales, le management par la qualité, le suivi-évaluation, l’audit stratégique et la communication pourraient y prendre une bonne place.

En effet, l’élève-commissaire de police qui a déjà un Master en droit, a davantage besoin de maîtriser le PDCA que recevoir des modules en droit dont il a déjà toute la maîtrise. Ce qu’il lui faudrait, c’est savoir comment manager ses hommes dans une situation de complexité, comment gérer les ressources qui lui sont allouées en vue d’atteindre les objectifs à lui assignés, comment contribuer à atteindre les objectifs déclinés dans son secteur et ainsi impacter positivement la politique de sécurité et de sûreté en vigueur.

Servir est le plus beau des sacerdoces. Servir ensemble et mieux pour tous est la source de la plus grande satisfaction qui soit.
La prière elle-même n’est-elle davantage rétribuée lorsqu’elle se fait en groupe?
*Expert en stratégies de com et en marketing politique
mamadouthiam@hotmail.com

1 COMMENTAIRE
  • awocat

    Un texte -foutaises ! Ce soit disant expert est connu ( depuis Week-end magazine) pour ses productions à la con , qui ne sont qu’une compilation de mots savamment recherchés et arrangés pour donner un semblant de SENS. Qui va vous lire et vous accompagner dans votre puérile tentative d’embrigadement ? Personne, à mon avis. Allez vous confiner dans votre sinistre cercle de netto ko bandum ! Ce vil projet d’anéantir le combat des sénégalais pour un meilleur devenir par une logorrhée vide , ne saurait prospérer. A bon entendeur salut !

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