Interrogé dans les colonnes de La Provence, Pape Diouf est revenu sur les récents événements. En tant qu’ancien journalise, mais également en tant que musulman.
Pape Diouf a eu plusieurs vies. Avant d’être président de l’Olympique de Marseille (2005-2009), le natif d’Abeche, au Tchad, avait ainsi été agent de joueurs et surtout, auparavant, journaliste sportif à La Marseillaise, puis brièvement au Sport. C’est donc peu dire que la liberté de la presse lui tient à cœur.
Pour autant, l’ancien dirigeant olympien a bien du mal à cautionner les caricatures publiées dans Charlie Hebdo et à se sentir Charlie. C’est ce qu’il a expliqué dans une interview publiée dans La Provence. « Non, je ne suis pas Charlie dans le sens où on l’entend », a-t-il ainsi confié, rappelant qu’il avait fermement condamné ce qu’il s’était passé.
Et Pape Diouf de préciser sa pensée en tant que musulman. « Mais pourquoi donc faut-il être Charlie pour être comme tout le monde?, s’est-il interrogé. On peut ne pas accepter cette définition et être humaniste, refuser toutes les formes d’extrémisme et de barbarie. La liberté d’expression n’a pas la même signification pour tout le monde. Quand on sait où les caricatures peuvent amener, quand on sait les conséquences qu’elles peuvent avoir, on doit se montrer responsable plutôt que de privilégier le plaisir personnel. »
Et Diouf d’expliquer comprendre la décision d’interdire Charlie Hebdo au Sénégal, son pays d’origine. « Je comprends cette décision même si je peux ne pas l’approuver », a-t-il affirmé, après avoir développé son point de vue sur la portée des valeurs. « Quand on dit, la liberté d’expression fait partie de nos valeurs, je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas une valeur, c’est une pratique. Une valeur ici n’est pas une valeur en Orient ou en Afrique. C’est comme exciser une femme. Il s’agit d’une pratique traditionnelle mais qui est manifestement négative. Une valeur est universelle, humaniste et positive. Elle doit être vraie partout. »
Source : L’OBS
Bien dit!