Pakistan : Crue modérée du Jhelum alerte la population au Cachemire

Samedi, le fleuve Jhelum a vu son débit augmenter considérablement dans le Cachemire sous administration pakistanaise, causant une « crue modérée ». Face à cette situation, les autorités locales ont alerté la population. Un porte-parole de l’administration du district de Muzaffarabad, la capitale régionale, a conseillé aux habitants de se tenir éloignés des abords du fleuve Jhelum. Il a indiqué que « le déversement d’une quantité d’eau supérieure à la normale par l’Inde a conduit à cette crue modérée ».
De fait, les autorités ont aussi demandé aux habitants de garder leurs animaux loin des rives. Sur place, le correspondant d’Anadolu a observé des groupes rassemblés sur les ponts pour regarder le courant puissant traverser la capitale de l’Azad Jammu-et-Cachemire. Aucun dommage n’a encore été signalé.
Le Jhelum, dont la source est située dans le Cachemire administré par l’Inde, traverse l’Azad Kashmir avant d’atteindre le Pendjab. Jusqu’à 12h30 GMT, aucune communication officielle de l’Inde concernant les niveaux d’eau n’avait été faite.
Cette crue survient dans le contexte de tensions grandissantes entre l’Inde et le Pakistan après une attaque à Pahalgam, dans le Cachemire sous administration indienne, qui a fait 26 victimes. Qualifiant l’attaque d’« acte terroriste » aux « liens transfrontaliers » avec le Pakistan, New Delhi l’a imputée à ce dernier. Le Pakistan, toutefois, a rejeté ces accusations, déclarant être « préoccupé » et exprimant ses condoléances aux familles des victimes.
En réaction, l’Inde a suspendu le traité des eaux de l’Indus de 1960, coupant les échanges de l’eau de six fleuves partagés, et a fermé le seul passage terrestre avec le Pakistan. Islamabad, en réponse, a engagé des actions similaires, suspendant les échanges commerciaux et interdisant l’espace aérien pakistanais aux vols indiens.
Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a appelé à une enquête « neutre » sur cette attaque, rejetant comme infondées les accusations indiennes formulées « sans enquête crédible ni preuve vérifiable ».
Rappelons que le Cachemire demeure un point de tension majeur entre l’Inde et le Pakistan, chaque pays revendiquant la région en entier mais ne la contrôlant que partiellement. Ce texte a été lu sur le site de nos confrères de Anadolu.