Alors que certains pointent une signature précipitée du Pacte de stabilité sociale, Lamine Fall, secrétaire général adjoint de la CNTS, défend un processus long et réfléchi. Il rappelle les trois mois de concertation ayant conduit à cet accord historique, tout en déplorant l’immobilisme de certains ministères, notamment face aux préavis de grève. Pour lui, la réussite du pacte repose désormais sur la volonté réelle de l’État de s’engager.
Concernant la signature du Pacte de stabilité sociale, Fall récuse toute idée de précipitation.
« Ce n’était pas une décision hâtive. Nous avons discuté pendant près de trois mois. C’était un moment fort du dialogue social que nous n’avions jamais connu dans ce pays. »
Il insiste :
« Nous sommes des syndicalistes responsables. Nous avons pris part à ce processus parce que nous savons que cela nous engage. »
Un plan d’action pour la mise en œuvre du pacte est en cours, rappelle-t-il. Mais il pointe du doigt le manque d’implication de certains ministères sectoriels, notamment dans le cas de la justice.
« Il y a un préavis de grève déposé depuis février, mais aucune concertation n’a été engagée. Le préavis, justement, doit servir à cela : à ouvrir le dialogue. »
Selon lui, le pacte n’est pas en danger pour l’instant, mais tout dépendra du comportement des autorités.
« Sa réussite dépendra fondamentalement de l’attitude de l’État. Si les ministères concernés ne prennent pas leurs responsabilités, nous risquons de retomber dans les mêmes travers. »
Il appelle notamment sur la rfm à une action plus rigoureuse des ministères techniques comme celui des Finances :
« Le président a donné des instructions, mais il faut que les ministères les exécutent. Il y a des efforts, comme à la Fonction publique, mais ailleurs, on sent encore trop d’inertie. »
Et de conclure sur une mise en garde claire : « Si l’État ne respecte pas ses engagements, la signature du pacte risque de rester lettre morte. Le ministère de la Santé, par exemple, n’a pas encore honoré sa part. Cela menace tout l’équilibre du dispositif. »
Le « Pacte de stabilité sociale » fait référence à un accord conclu entre le gouvernement, les syndicats et le patronat, dans le but de garantir la stabilité et la paix sociale. Ce pacte a été signé le 01mai 2025.