Ousmane Sonko: le peuple en chair et en esprit (Par Tout-à-coup Jazz)

Une chute amortie du système
En 2024 les militants et dirigeants du PASTEF ont fait chuter le système et ses acteurs. Mais en empêchant une candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle, dont la victoire était assurée, le système a limité la casse, amorti sa chute et ne s’est pas, hélas, brisé en mille morceaux.
L’homme qui avance à visage découvert
Il faut bien voir qu’Ousmane Sonko est un homme politique et un cadre sénégalais atypique. Il donne dans la sincérité et la clarté plutôt que dans la langue de bois et les faux semblants du maslaa. Il ne se laisse divertir de cette sincérité ni par la popularité, ni par les honneurs rendus à la haute station qu’il occupe, ni par les leçons en modération que ne cessent de lui dispenser personnalités médiatiques, anciens et jeunes notables biberonnés au système. C’est un homme qui dit ce qu’il pense et se présente tel qu’il est. Tout le monde sait désormais, en ce qui le concerne, à quoi s’en tenir. Pour ses partisans comme pour ses adversaires, la direction qu’Ousmane Sonko empruntera si rien ne l’arrête est claire. Ses partisans – en fait ceux d’un Sénégal libre, juste et prospère pour tous – distinguent sans peine l’amour des siens, des Sénégalais et des Africains, qui anime Ousmane Sonko. Ses adversaires – en fait les adversaires d’un Sénégal libre, juste et prospère pour tous – les partisans du système en somme, des plus bavardes et vulgaires personnalités médiatiques aux plus retords et subtiles idéologues de la société civile et de l’intelligentsia, voient depuis les tous débuts de son ascension, non pas le patriote qu’il est, mais le grand empêcheur de mystifier les masses laborieuses et de les piller en paix. L’attachement populaire à Ousmane Sonko de même que la détestation viscérale de l’establishment dont il fait l’objet sont donc les effets d’une seule et même cause par tous visibles : l’avènement d’un homme qui non seulement veut, mais peut conduire à la liquidation du système.
L’homme qui ne s’embarrasse pas du doux maslaa qui nous a coûté si cher
Beaucoup, trop à notre avis, se plaignent du fait qu’Ousmane Sonko ne met pas les formes et dit sans circonvolutions ce qui fâche. En bon wolof, Usmaan Sonko du waxantu, ci digg bi ley jaar. Quiconque parmi nous n’a pas souhaité voir le Sénégal faire un usage plus circonstancié du maslaa et donner une place plus large au langage de vérité n’a jamais porté son esprit et son cœur à méditer sérieusement la médiocrité de notre situation. Quiconque ne voit pas dans Ousmane Sonko un compatriote qu’il convient de soutenir aussi longtemps qu’il ne déviera pas de sa ligne politique n’a pas médité le désœuvrement du peuple sénégalais, son humiliation au pays et sur les chemins de l’exil, l’indigence des écoles qu’on lui fait, l’indignité des traitements qu’il reçoit dans les hôpitaux et le pathétique de l’à-plat-ventrisme séculaire de ses élites sur la scène du monde. À-plat-ventrisme qu’elles s’époumonent à présenter comme une grande et belle tradition diplomatique. Ousmane Sonko est la critique immanente du Sénégal de même que le détonateur et le métronome de la nécessaire destruction créatrice. S’il est déplorable qu’il lui faille prendre l’opinion à témoin pour alerter sur l’irrésolution de l’appareil d’État a faire le boulot dont le peuple souverain l’a chargé il y’a à peine un an, il est néanmoins heureux de voir de nouveau confirmées les qualités qui ont fait de lui le peuple en chair et en esprit. Sa prise de parole hier est le signe d’un encerclement par les actionnaires du statu quo ante, leurs relais dans la presse, la justice, l’administration et au sein même du parti. Le peuple qui est plus grand, plus fort, plus nombreux que tous ces intrigants et qui a tout à gagner dans leur défaite définitive devra de nouveau se lever en bouclier de celui qui a mis sa carrière, son honorabilité, et sa vie au service de l’intérêt général.