Ousmane Ndiaye psychosociologue :  » Wade commence a montrer des signes d’une grande nervosité

Le psychosociologue Ousmane Ndiaye a analyse pour L’Observateur, les propos polémiques de l’ancien chef de l’Etat, un homme aujourd’hui âgé de près de 90 ans.

Wade, «est un grand politicien, un homme qui connait les arcanes de la politique, tous les stratagèmes possibles et imaginables pour combattre ses adversaires», fait remarquer d’emblée le sociologue, qui relève les longues absences d’Abdoulaye Wade du Sénégal, un père qui, subitement, semble découvrir que l’issue du procès de son fils est déjà ficelée. L’occasion pour Ousmane Ndiaye de tirer sur la Cour de répression de l’enrichissement illicite.

«La Crei est une arme politique et il est dommage d’utiliser cette procédure plutôt qu’un autre pour faire la reddition des comptes. Imaginez une situation où on vous accuse et on vous demande d’apporter des preuves pour vous innocenter, c’est presque un non-sens juridique», tranche Ousmane Ndiaye, qui par ailleurs, invite à comprendre le cri de désespoir d’un père. «Wade, explique-t-il, a dû prendre conscience du caractère inéluctable et fatal de cette condamnation, il est venu à la rescousse pour tirer son fils de cette situation (…). Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il commence à donner les signes d’une grande nervosité. Cela peut se comprendre parce que l’issue fatale de ce procès ne fait aucun doute».

Toutefois, tient-il à relativiser, «Abdoulaye Wade ne croit pas à la sorcellerie et ne saurait défendre l’esclavage ; s’il qualifie le président d’enfant d’anthropophages, d’enfant d’anciens esclaves, c’est parce qu’il est acculé». «Malgré toutes ses tentatives de conciliation ou toutes les tentatives de faire sortir Karim de prison, il voit que le président Macky Sall ne réagit pas. La condamnation est imminente, c’est la raison pour laquelle Wade a un tel langage excessif et outrancier», conclut Ousmane Ndiaye.