Ousmane Keïta, rescapé du naufrage du Joola, revit sa peur de la mer : Témoignage glacial 19 ans après la tragédie

Un des rares survivants de la tragédie maritime du Joola, Ousmane Keïta, relate son effroyable expérience dans la nuit du 26 septembre 2002. Le traumatisme est encore intense et la mer, une anxiété permanente.

«Cette nuit du 26 septembre est la pire de ma vie. Ce que j’ai vécu cette nuit-là est très difficile à expliquer. C’était le stress, le combat, le choc, la peur. Nous avons vécu des choses effrayantes. C’était la première fois pour moi de voir une personne perdre la vie. Mais une personne perdre la vie dans les eaux, oh que c’est terrible» a confié Keïta au Quotidien.

Les images de cette nuit tragique restent gravées dans sa mémoire. «Il y avait des enfants, des bébés, des adultes, des femmes, des hommes, des vieillards. J’étais à l’époque étudiant et je partais à Dakar pour la session d’octobre ; j’étais au mauvais endroit, au mauvais moment» dit-il.

Depuis ce drame, Keïta ne voyage plus par mer, ni à bord d’une pirogue. «Même le fait de venir ici, être à côté de l’eau, l’endroit où le bateau avait fait naufrage, cela me fatigue. Cela fait ressortir des choses très difficiles. Ce que nous vivons tous quotidiennement, ce sont des souvenirs qui parfois nous poussent à avoir des comportements qu’un être normal ne peut comprendre. C’est notre vécu, ce que nous vivons particulièrement quand on approche de la date d’anniversaire du chavirement du bateau» ajoute-t-il.