Nigeria: L’explosion d’une mine fait huit morts

Huit personnes ont été tuées et 21 blessées lorsqu’un bus a touché une mine dans le nord-est du Nigeria, dans l’Etat de Borno, épicentre des violences jihadistes, a annoncé le gouverneur local.
Les jihadistes de Boko Haram sont suspectés d’avoir posé la mine sur la route de 100 km reliant la capitale de l’Etat, Maiduguri, et la ville de Damboa, selon le gouverneur Babagana Umara Zulum.
Cet axe routier avait connu une accalmie dans les explosions de mines touchant les automobilistes sur l’année écoulée, a indiqué M. Zulum. Les soldats combattant les jihadistes l’avaient fermé pendant un mois pour des raisons de sécurité.
Les insurgés ont du coup pu « venir et installer un IED (bombe artisanale) à cause du manque de mouvements de véhicules sur la route », a jugé le gouverneur.
« Nous devrions nous assurer que les déplacements entre Maiduguri et Damboa se poursuivent, cela ne nous dissuadera pas d’emprunter cette route », a-t-il ajouté.
Boko Haram et sa branche dissidente, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP selon son acronyme anglais), lancent des attaques sporadiques contre des convois.
Ils ont de plus en plus recours à des mines sur les routes, après avoir été repoussés des territoires qu’ils contrôlaient autrefois.
Plus tôt samedi, l’explosion d’une autre mine a tué un soldat et en a blessé quatre autres lorsque leur véhicule blindé a roulé dessus près de la ville de Wulgo, près de la frontière camerounaise, ont indiqué des sources militaires nigérianes.
Il y a deux semaines, l’ISWAP avait attaqué une base militaire à Wulgo abritant des troupes camerounaises, tuant 25 soldats, brûlant la base et repartant avec des armes et des véhicules militaires, selon des sources au sein du renseignement nigérian.
Le gouverneur Zulum avait prévenu la semaine dernière que l’Etat de Borno connaissait une résurgence d’attaques des jihadistes. Ces derniers ont repris trois districts de la région du lac Tchad dont ils avaient été chassés.
Le conflit, qui a commencé en 2009, a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria.
La violence s’est propagée aux pays voisins – Niger, Tchad, Cameroun -, entraînant la création d’une force militaire régionale destinée à combattre les jihadistes.
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