Niger, Le chef de Boko Haram mais le groupe jihadiste nie

Un proche du chef du groupe jihadiste Boko Haram a démenti vendredi la mort de ce dernier, annoncée la veille par l’armée du Niger qui avait assuré l’avoir tué lors d’une frappe aérienne dans le bassin du lac Tchad.

Boko Haram, une des principales organisations jihadistes de la région, a lancé en 2009 au Nigeria une insurrection qui a fait quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés, avant de se propager dans le bassin du lac Tchad, aux confins du Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun.

Dans un message audio transmis à l’AFP par une source sécuritaire de la région du Lac Tchad, un lieutenant de « Bakura », le chef de Boko Haram, a affirmé que la nouvelle de sa mort était « complètement fausse ».

« Je suis actuellement avec lui, nous sommes ensemble », a-t-il ajouté en langue hausa, qualifiant de « propagande » cette annonce.

Jeudi soir, l’armée nigérienne avait assuré avoir « neutralisé le tristement célèbre Bakura, dans une opération chirurgicale d’une précision exemplaire », le 15 août, sur l’île de Shilawa, dans le sud-est du pays, dans le bassin du lac Tchad.

Aucune preuve n’a été apportée par les autorités nigériennes et l’AFP n’a pu vérifier de manière indépendante la mort de cet important combattant.

Des experts interrogés par l’AFP avaient appelé vendredi à la prudence au sujet de cette annonce.

« Je crois qu’il faut être très très prudent, on a déjà annoncé beaucoup de fois la mort de certains nombres de leaders jihadistes et de nombreuses fois ça a été contredit », a souligné Vincent Foucher, chercheur français du CNRS (Centre national de la Recherche scientifique, en France) et spécialiste de Boko Haram.

M. Foucher, ainsi qu’un autre expert européen des groupes jihadistes en Afrique de l’ouest, qui a souhaité rester anonyme, ont indiqué que selon leurs sources, Bakura serait toujours vivant.

Au coeur des années 2010, le chef de Boko Haram à l’époque, Abubakar Shekau avait été plusieurs fois annoncé mort avant de réapparaître régulièrement dans des vidéos.

Shekau était finalement décédé en 2021 et Bakura l’avait remplacé à la tête de Boko Haram.

– « Frappes ciblées » –

Le Niger a subi les premières attaques de ce groupe jihadiste en 2015 à Bosso, ville située sur les rives du lac Tchad.

L’opération du 15 août s’est déroulée « très tôt », a précisé l’armée nigérienne. « Un aéronef de chasse de l’armée de l’air déclenche trois frappes ciblées et successives sur les positions que Bakura avait l’habitude d’occuper à Shilawa », a-t-elle ajouté.

Selon l’armée nigérienne, Ibrahim Mahamadou était âgé d’une quarantaine d’années et originaire du Nigeria.

Son nom est notamment associé à l’enlèvement de plus de 300 élèves à Kuriga, au Nigeria en mars 2024, à des attentats suicides contre des marchés, mosquées, rassemblements civils, et à des attaques contre les armées du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, d’après l’armée nigérienne.

Le Niger est gouverné depuis deux ans par un régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, mais qui peine à enrayer les violences jihadistes dans le pays.

Outre sa zone est, où Boko Haram est actif, le Niger combat des groupes armés liés à Al-Qaida et l’Etat islamique dans sa partie ouest, près des frontières du Burkina Faso et du Mali.

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2 commentaires

  1. Kane

    Aidez moi à définir le » mais  » utilisé dans cette phrase J’ai pitié qui auront l’amour de l’information


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