Au Népal, le gouvernement a annoncé la levée prochaine de l’interdiction des réseaux sociaux, suite à des manifestations qui ont fait 19 morts et plus de 400 blessés, selon l’agence Anadolu. Le ministre des Communications et des Technologies de l’information, Prithvi Subba Gurung, a confirmé cette décision après une réunion du cabinet. Un couvre-feu a été imposé dans plusieurs zones de Katmandou, Lalitpur et Bhaktapur suite à la reprise des manifestations.
Malgré les violences, le Premier ministre Khadga Prasad Sharma Oli a exclu toute démission. En revanche, deux ministres ont quitté le gouvernement : le ministre de l’Intérieur, Ramesh Lekhak, et le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Ramnath Adhikari. Ce dernier a critiqué la réponse « autoritaire » du gouvernement face aux manifestations. Un comité d’enquête sera mis en place pour faire la lumière sur les incidents.
Le Premier ministre Oli a imputé la dégénérescence des manifestations, initialement pacifiques selon lui, à l’infiltration d’éléments perturbateurs. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes, reconnaissant le caractère « malheureux » des événements. Les manifestations, principalement composées de jeunes protestant contre la corruption, ont visé des personnalités politiques, dont le ministre Gurung, dont la maison a été incendiée. Des mesures de sécurité ont été prises pour protéger d’autres officiels.
Plusieurs ambassades, dont celles des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, ont appelé à la retenue et au respect des droits fondamentaux. L’Inde suit également la situation de près. Le blocage initial des réseaux sociaux, dont Facebook et YouTube, était dû à leur non-enregistrement auprès des autorités népalaises. Les manifestations avaient débuté lundi, faisant déjà de nombreuses victimes avant l’intervention policière avec canons à eau, gaz lacrymogène et balles réelles.
