L’avocat Reed Brody a répondu au collectif des victimes du régime de Macky Sall, qualifiant la loi d’amnistie de « honteuse » et contraire aux obligations internationales du Sénégal.
Selon lui, l’État ne peut amnistier les agents ayant commis de graves violations des droits humains, ce qui constitue une trahison envers les victimes et empêche leur accès à la justice.
Me Brody appelle à l’abrogation de la loi par l’Assemblée ou sa révocation par la Cour de justice de la CEDEAO, ainsi qu’à des enquêtes indépendantes.
In fine, Brody se dit disponible pour discuter à partir du 16 septembre.
Voici la Lettre de l’avocat Reed Brody aux victimes de Macky Sall
Merci Monsieur le Président
L’ancienne première ministre Aminata Touré m’a informé de votre démarche.
La loi d’amnistie dont vous faites référence est effectivement honteuse. Les amnisties peuvent être très importantes pour promouvoir la réconciliation nationale, ou pour guérir les blessures, mais en aucun cas, l’État ne peut amnistier ses agents publics qui commettent de graves violations des droits humains, que ce soit les fonctionnaires gouvernementaux ou les membres des forces de sécurité. C’est contraire aux obligations conventionnelles du Sénégal qui disent que les personnes présumées responsables de graves crimes doivent faire l’objet, de manière équitable, de poursuites judiciaires. C’est une trahison des victimes qui ont été tuées par les forces de sécurité et entrave leur accès à la justice.
Cette loi d’amnistie doit être abrogée par l’Assemblée ou révoquée par la Cour de justice de la Cedeao et il faut des enquêtes indépendantes sur les actions commises par l’État pendant ces périodes troubles.
Je serais heureux de m’entretenir avec vous. Cette semaine, je suis en mission, mais je serai disponible pour parler (virtuellement depuis Paris) la semaine du 16 septembre.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l’assurance de ma plus haute considération.