Mauritanie : L’ex-condamné à mort pour blasphème arrivé en Europe

Le blogueur mauritanien initialement condamné à mort pour blasphème et libéré la semaine dernière, Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir, a trouvé refuge « en Europe », après plus de cinq années de détention pendant lesquelles il n’a « vu le soleil que six fois », a indiqué ce lundi, la branche sénégalaise d’Amnesty International.

Libération et départ à l’exil

Remis en liberté le 29 juillet, Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir, 36 ans, avait quitté le soir même, la Mauritanie « pour des raisons de sécurité ». Après une étape de quelques jours au Sénégal, il est « arrivé en Europe pendant le week-end », a précisé Amnesty Sénégal dans un communiqué, sans dévoiler son pays d’accueil. « Pendant cinq années de prison, je n’ai vu le soleil que six fois », a déclaré le blogueur, cité par Amnesty. « Tellement de choses ont changé ces cinq dernières années. Il faut encore que je m’adapte à la vie hors de prison », a-t-il ajouté, indiquant espérer reprendre des études.

Le condamné

Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir, accusé de blasphème pour un article dénonçant l’utilisation de la religion pour justifier certaines discriminations dans son pays et détenu depuis janvier 2014, avait vu sa condamnation à mort, pour « apostasie », ramenée en appel, à deux ans de prison, en novembre 2017, après avoir exprimé son repentir. Il aurait donc dû être remis en liberté, mais il avait été maintenu en détention administrative, pratiquement à l’isolement, jusqu’à sa libération la semaine dernière, après s’être à nouveau publiquement repenti.

Le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a succédé jeudi, à Mohamed Ould Abdel Aziz, « doit garantir que ce qui est arrivé à Ould Mkheïtir n’arrivera plus à personne », a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagne en Afrique de l’Ouest pour Amnesty International.

Communauté marginalisée

En janvier 2014, Mohamed Ould M’kheitir estimait, dans un article, que sa communauté (les Moualamine, forgerons) était marginalisée, en la comparant aux esclaves et Juifs à l’époque du Prophète Mohammed. Il avait été d’abord condamné à mort, avant que sa peine ne soit réduite à 2 ans d’emprisonnement, après sa repentance.

1 COMMENTAIRE
  • Eugene Senghor

    Même traitement pour Aluou Sall

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