Malnutrition à Tambacounda : Vulgarisation de la farine « Bamisa » pour enfants

L’unité de production artisanale de la farine de Bouillie amylasée mil, soja et arachide (Bamisa) a organisé une journée portes ouvertes pour vulgariser son produit destiné essentiellement à récupérer les enfants malnutris.

Le cap est mis sur l’industrialisation qui pourrait permettre à l’UPA de satisfaire une demande qui existe et devrait toutefois s’opérer « progressivement », après des conventions avec l’Institut de technologie alimentaire (ITA), les ministères du Commerce et de la Santé.

L’Unité de production artisanale (Upa) de Tambacounda a été créée en 2013 avec le soutien de l’association française Aide médicale et développement (Amd) qui lui a construit un siège pour une valeur de 30 millions de FCfa. Pour le médecin-chef de la région, le docteur Habibou Ndiaye, l’Upa est membre du réseau Bamisa présent dans sept communes à travers le pays.

Avec une capacité de production de 1.500 sachets de 500 grammes tous les 15 jours, l’Upa de Tambacounda peut aller au-delà, en cas de commande où elle fait appel à l’aide d’autres Upa.

Au cours de cette manifestation qui s’est déroulée au siège de l’Upa au quartier Liberté, qui a enregistré la participation du président du réseau Bamisa, Ibrahima Guèye, de représentants des retraités, du personnel de santé, du Service départemental de développement rural (Sddr) et du Conseil départemental, le médecin-chef a déclaré que ce produit participe au renforcement des enfants malnutris, des femmes enceintes et des femmes allaitantes, tout en relevant qu’elle contribue à la promotion des produits locaux.

Bamisa est composé de 60% de mil ou de maïs, 20% de soja grillé, 10% d’arachide grillée, 9% de sucre et 1% de sel iodé, a indiqué Mamoudou Diallo, secrétaire général de l’association Doolel askan wi, en charge de la fabrication de la farine.

Cette journée vise à « vulgariser » la farine Bamisa auprès des populations afin qu’elles connaissent son importance pour les enfants malnutris, mais aussi pour les personnes âgées, les femmes enceintes et celles allaitantes. La journée cible surtout les agents de santé qui prescrivent le produit à leurs patients, a noté Mamoudou Diallo, ajoutant que de « grands efforts » sont faits pour que les personnes âgées en particulier s’approprient ce produit disponible dans toutes les officines de la capitale orientale.

Elles sont implantées à Dakar, Dagana, Thiès, Podor, Bakel et Gandiaye. En plus du Centre de récupération nutritionnelle (Cren) logé au district sanitaire de Tambacounda, son principal partenaire, l’Upa compte parmi ses clients les postes de santé du département, la Croix-Rouge sénégalaise, la Croix-Rouge française, l’Ong Africare ainsi que des individuels.

La farine est même vendue au-delà de la région, jusqu’à Kédougou. Elle coûte 500 à 1.000 FCfa, selon qu’elle est achetée sur place, en grande commande ou dans les officines. Grâce à un fonds de l’Amd, elle livre de la farine au Cren qui la donne gratuitement à des enfants malnutris qui y sont internés. Certains participants ont suggéré l’industrialisation de la production de Bamisa.

Pour Mamoudou Diallo, l’industrialisation pourrait permettre à l’Upa de satisfaire une demande qui existe. Ce processus d’industrialisation devrait toutefois s’opérer « progressivement », a-t-il relevé. Le médecin-chef a estimé qu’il faudrait signer des conventions avec l’Institut de technologie alimentaire (Ita), les ministères du Commerce et de la Santé pour mieux appuyer la production de Bamisa.

L’une des contraintes auxquelles l’Upa est confrontée est le fait que le soja n’est pas cultivé à Tambacounda et elle doit l’importer du Mali ou de la Guinée. Des étudiants français avaient expérimenté l’année dernière la culture de cette légumineuse à Tambacounda, mais l’expérience n’a pas été concluante, a-t-il dit, annonçant que le test sera réédité prochainement. (Soleil)

 

1 COMMENTAIRE
  • Balla

    Pour quoi pas le niébé au lieu du soja. Cette légumineuse locale a plus de protéines et de qualité que ce produit importé.

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