Mali : les partis politiques face à une nouvelle ère suite à l’amendement législatif

Mali : les partis politiques face à une nouvelle ère suite à l’amendement législatif

Au Mali, un bouleversement institutionnel se profile à l’horizon. Les autorités de transition ont récemment adopté un projet de loi, lors du Conseil des ministres du mercredi 30 avril, visant à abroger la Charte des partis politiques et la loi sur le statut de l’opposition politique. Cette annonce intervient au lendemain d’une consultation organisée par le gouvernement avec les « forces vives » du pays. Cette consultation a recommandé la dissolution des partis politiques et la prolongation du mandat du général Assimi Goïta pour cinq années supplémentaires, renouvelables. Il appartient désormais au chef de l’État de valider et de mettre en œuvre ces recommandations.

Aussitôt le projet de loi adopté, le Conseil des ministres a engagé le processus de réforme politique, avant même que le général Goïta n’ait publiquement exprimé sa position. L’objectif principal : abroger la Charte des partis politiques, durcir les conditions de création de nouvelles formations politiques, et supprimer tout financement public. De même, la loi sur l’opposition politique est visée pour retirer le statut de « chef de file de l’opposition ».

Cependant, avant d’entrer en vigueur, cette réforme devra passer par le Conseil national de transition (CNT), qui acte comme organe législatif durant la période de transition. Des recours auprès de la Cour constitutionnelle sont également envisagés par certains partis politiques, malgré le soutien des deux institutions aux militaires au pouvoir, comme le mentionne le site de nos confrères de Sud Quotidien.

Les partis politiques, en pleine préparation de leur riposte, considèrent cette situation comme un véritable « combat juridico-institutionnel ». Abdou Salam Diepkilé, directeur général de l’Administration du territoire, a rappelé que l’élaboration d’une nouvelle charte sera impérative. Néanmoins, il reste incertain si la classe politique pourra prendre part à sa rédaction. Cela n’empêche pas des initiatives telles que l’Initiative des partis politiques pour la Charte (Ipac), qui compte une centaine de partis, de se mobiliser fermement face à ces changements.

Une réunion des principaux partis, initialement prévue pour mercredi, se tiendra finalement le jeudi après-midi. L’objectif est d’élaborer une réponse unifiée contre la dissolution des partis et les recommandations prolongeant le règne des militaires au détriment d’une transition démocratique.

Abdoulaye Traoré, chef du parti Rassemblement pour la justice sociale et en exil, dénonce ces manœuvres des autorités de transition comme une tentative pour « s’installer illégalement ». D’après lui, les consultations récentes ont été conduites par des « forces vives » choisies sans transparence, mettant à mal les fondements démocratiques acquis de longue lutte. Traoré réaffirme leur détermination à préserver les acquis de la démocratie malienne, mettant en garde contre un retour à l’autoritarisme militaire comme en 1991, mentionne Sud Quotidien dans leur analyse.

3 COMMENTAIRES
  • Badara Diakite

    Les Maliens doivent se batrre contre les autorites illegitimes, incomptent, et usurpateurs. Ils ne doivent pas accepter la dictature. Tout les pays du monde choisissent democratiquement leurs dirigeants.

  • Iba

    Les partis politiques ne servent qu’à dresser les gens les uns contre les autres. Ils devraient être interdits.

  • Joseph

    Accompagner votre armée et votre 1er ministre, acheter des armes, commencer à en fabriquer et préparez vous à la guerre qui va s’intensifier… au lieu de rester à faire d ela politique à longueur de journée

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