Mali : Abdoulaye Diop prône une gestion souveraine des pays du Sahel face aux influences extérieures

Mali : Abdoulaye Diop prône une gestion souveraine des pays du Sahel face aux influences extérieures

Le sort des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ne se décidera pas à Bruxelles, Paris, Washington ou Londres, mais par ces pays eux-mêmes, a affirmé Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Diop s’exprimait en marge de la 36ème édition du Forum Crans Montana, tenue du 26 au 28 juin 2024 à Bruxelles, où il a rencontré le Groupe africain des ambassadeurs pour discuter de l’AES. Cette session spéciale visait à favoriser une meilleure compréhension de cette nouvelle alliance qui change la géopolitique de l’Afrique de l’Ouest.

Selon le ministère des Affaires étrangères du Mali, cette rencontre a mobilisé de nombreux ambassadeurs africains. Diop a souligné la nécessité de proposer une alternative, à travers l’AES, pour une organisation non pilotée de l’extérieur et non dangereuse pour ses membres et ses populations, en questionnant comment rapprocher les populations avec une nouvelle méthode.

Il a répété que le sort des pays de l’AES ne se décidera pas à Bruxelles, Paris, Washington ou Londres, mais à Bamako, Ouagadougou et Niamey, insistant sur le fait que cette réalité géopolitique doit être reconnue.

Diop a reconnu que l’AES appartient au même espace que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), tout en soulignant la nécessité de discuter des modalités de vie commune.

Il a ajouté que, avec ou sans les Européens, les Chinois, les Russes et les Australiens seront présents. Il a affirmé que les pays de l’AES ne sont pas liés à personne de manière permanente.

Diop a également évoqué une nouvelle donne géopolitique avec l’AES, expliquant que, qu’on l’aime ou non, la Cédéao continuera son chemin et des moyens de coexistence seront identifiés malgré les distractions externes.

Durant ces deux jours, l’AES a été au cœur des discussions à Bruxelles, notamment pendant le Forum Crans Montana ainsi que lors des activités organisées en marge de cette rencontre.

Le Président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi Goïta, a récemment réaffirmé que les pays de l’AES ont pris un chemin irréversible concernant leur retrait de la Cédéao.

Il est important de rappeler que Bamako, Ouagadougou et Niamey avaient annoncé en septembre dernier la signature de la Charte Liptako-Gourma instituant l’AES, une alliance de défense collective sur fond de tensions croissantes avec la Cédéao et la dégradation des relations diplomatiques avec la France.

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