Malaisie : Ismail Sabri Yaakob, nouveau Premier ministre, accède au pouvoir sans élection

En Malaisie, Ismail Sabri Yaakob s’apprête à devenir le neuvième Premier ministre du pays. Sa nomination advient au beau milieu d’une crise politique sans précédent, et faute de pouvoir organiser de nouvelles élections alors que le pays ne parvient pas à endiguer la pandémie, seuls les députés ont pu faire savoir au roi le candidat qu’ils soutenaient.

Alors que la Malaisie a atteint le vendredi 20 août un nouveau pic de cas de Covid-19, le pays s’apprête à voir un nouveau Premier ministre accéder au pouvoir sans élection. C’est à la fois ce processus qui pose question dans le pays, tout comme le candidat choisi.

Pour l’activiste Nathaniel Tan, qui avait entamé une grève de la faim début août pour dénoncer les manigances politiques, plus que jamais les politiciens se sont éloignés de leur peuple.

« Il y a un dicton actuel qui dit: la pandémie n’a pas cassé le système, elle a révélé un mauvais système et montré le peu d’influence qu’avaient les gens normaux sur le processus démocratique en dehors des élections. Chaque matin nos politiciens se réveillent en pensant: qui va être Premier ministre ? Est-ce que je vais rester au pouvoir ? Est-ce que je vais perdre mon poste ? Et imaginez combien ce serait différent si toute cette énergie et ce temps étaient consacrés à combattre le Covid-19 ? »

Des mouvements politiques controversés

Les mouvements politiques et personnalités qui ont permis à Ismail Sabri Yaakob d’avoir une majorité au Parlement sont également controversés. Parmi eux, Najib Razak, ancien Premier ministre lié au gigantesque scandale de corruption 1MDB, mais également le Parti islamique, qui a apporté son soutien aux talibans cette semaine. C’est ce que rappelle le jeune député d’oppositions Syed Saddiq sur ses réseaux sociaux.

« La Malaisie ne devrait jamais être affiliée aux talibans ! Nous sommes un pays progressif, multiethnique et modéré, et c’est pour cela qu’il faut défendre notre Malaisie, ensemble et tout le temps », déplore Syed Saddiq.

La tâche qui attend Ismail Sabri Yaakob est ambitieuse: sortir le pays de la paralysie économique et sanitaire tout en résistant aux fréquentes nouvelles alliances et trahisons qui rythment la vie politique malaisienne depuis presque deux ans.

Avec RFI

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