Mafia, Mairies, Carrières de Dunes....

La Mafia est une organisation criminelle dont le principal mode d’action est de faire légaliser par des actes administratifs des pratiques de grand banditisme. La Mafia procède à l’intéressement direct des Autorités administratives locales et de l’Etat, par le versement de pourcentages en espèces sonnantes et trébuchantes ou en nature pour agir « légalement » et en toute impunité. La particularité de la Mafia, c’est de « mouiller » jusque au cou, ces responsables irresponsables par une corruption qui tourne à la complicité active.
Les Dunes de sable constituent une protection naturelle contre l’avancée de la mer sur la grande côte qui va de Dakar à Saint-Louis et sont un élément de régulation des eaux de surface, de leur filtrage et luttent contre les érosions. Des individus sans foi, ni loi, avec la complicité active de fonctionnaires et d’agents des mairies sont en train de mettre en péril, et, l’existence des dunes, mais aussi, la vie de centaines de milliers de personnes, que l’enlèvement des dunes met directement en danger, du fait des eaux de surface qui se transforment en torrents dévastateurs.
Les dunes sont porteurs aussi de tout un écosystème, que ces prédateurs détruisent sans coup férir. Ce sont ces dunes que les Autorités du service des Mines, avec les mairies et les promoteurs (on les appelle comme ça) déclarent comme carrières et les exploitent d’une manière sauvage, détruisant tout sur leur passage. Des villages paisibles sont plongés dans la tourmente par le défilé incessant de centaines de camions chargés à ras – bord de sable. Des pistes précaires qui servaient de voies de communication entre ces localités et la civilisation sont détruites, les plongeant dans un isolement qui les oblige à faire des contournements onéreux pour leurs déjà maigres portefeuilles.
Des contrats ou protocoles léonins aux termes renversants sont signés au nom de l’Etat qui rapportent gros à ces messieurs. L’affaire est tellement rentable que des agents des Mairies sont devenus de véritables détecteurs de dunes.
Mais, le plus grave, dans tout ça, c’est la complicité active des autorités locales (Sous-préfets, agents des eaux et forêts, forces de sécurité) et des élus locaux (maires et conseillers) et de la Direction des Mines. Ces messieurs se partagent la somme de 10 000 frs CFA par chargement d’un camion. Ces mafioso se partagent quotidiennement des sommes qui varient entre 1 000 000 et 3 000 000 frs/jour pendant tout le temps que dure une carrière, des années, la plupart du temps.
La « carrière » de Ngueundouf, un village situé dans la commune de Bambilor, a ouvert pendant quatre ans, c’est à peu près 3 milliards de francs que messieurs se sont partagés pendant tout ce temps. Ngueundouf est aujourd hui un village sinistré, à la merci de l’érosion.
Le niveau de vie extravagant de ces élus de la Mairie et des simples agents du Ministère des Mines (Ils roulent en 4/4 dernier cri, habitent des villas huppées, ont 2 ou 3 femmes) pour des gens qui ne sont même pas salariés, cas des conseillers des Mairies, ou sont des agents de petite hiérarchie des Mines, renseigne sur les revenus indus qu’ils brassent.
L’impunité aidant, et la chaîne de complicités s’étendant de plus en plus, d’autres tentatives d’ouvrir d’autres carrières, qui ne le sont que de nom, car, ce sont les dunes qu’ils appellent ainsi, se font jour, plus destructrices et plus menaçantes que jamais.
Tout le monde est concerné. La dune qui est enlevée à des kilomètres de chez vous, peut expliquer les inondations subites qui vous arrivent et que vous ne connaissiez pas. La plupart des quartiers de Dakar sont inondés aujourd’hui, du fait des dunes enlevés sur la grande côte et dans la zone des Niayes.
La Mafia du Sable a semble – il de beaux jours devant elle. Elle a tellement de connexions et de ramifications insoupçonnées que vous serez étonnés de savoir tous ceux qui sont impliqués, à part bien sûr, ces nouveaux riches qu’on voit de plus en plus dans ces Mairies rurales.
Ces Mairies sont une véritable niche pour la CREI et pour l’OFNAC.