Le colonel Mikaël Randrianirina, officier du Capsat (Corps d’appui à la protection des institutions) à Madagascar, a pris la parole pour clarifier le rôle de l’armée dans les récents événements qui ont secoué le pays. Dans un entretien relayé par Sud Quotidien, il a réfuté les accusations de coup d’État, affirmant que les forces armées n’ont fait que répondre à un appel populaire.
Interrogé sur son influence, le colonel Randrianirina a précisé ne pas détenir le pouvoir exécutif ni le contrôle des forces armées. « Je ne détiens pas le pouvoir. Le contrôle de l’armée, non, je ne le détiens pas. C’est le chef d’état-major général (CEMGA) qui a le contrôle de l’armée », a-t-il déclaré, se décrivant comme un simple « officier exécutant ». Face aux allégations de coup d’État formulées par le président Andry Rajoelina, il a opposé un démenti formel : « Je ne pense pas qu’il y ait eu un coup d’État. »
Selon ses déclarations, l’intervention militaire visait à montrer que l’armée « existe encore et a répondu à l’appel du peuple malagasy ». Il a insisté sur la mission première des forces armées, qui est de « protéger le peuple et le pays contre les agressions extérieures », et non de s’opposer au président. Qualifiant la situation actuelle de « chaos », l’officier a imputé cette responsabilité « aux dirigeants » et non à l’institution militaire.
Cette prise de parole intervient dans un contexte de vives tensions dans la Grande Île. Selon nos informations, la situation politique est suivie avec « une profonde inquiétude » par l’Union Africaine, suite aux manifestations populaires qui ont débuté fin septembre. Sur le plan personnel, le colonel Randrianirina, qui a été condamné puis détenu brièvement en 2024, a indiqué avoir réintégré son statut d’officier actif. Il a également affirmé n’avoir aucun contact avec des acteurs politiques ou les manifestants, afin d’éviter toute récupération. « Pour l’instant, je suis un simple officier. Dieu seul sait la suite », a-t-il conclu.