En observant avec un peu de détachement la scène politique sénégalaise, on est frappé par un grand paradoxe : les acteurs ont le même comportement, le même discours, mais ils ne s’entendent jamais sur l’essentiel. Il n’est pas besoin de répéter ici la tautologie selon laquelle ils n’ont aucune forme de constance. L’opposition frontale crypto-personnelle que Sonko mène à Macky Sall n’est pas un hasard, c’est une suite logique de la grande tartufferie qui régit les rapports politiques.
Les partisans du régime actuel reprochent à Sonko (non sans raison) d’être un non-républicain voire un anarchiste accompli. Mais s’ils étaient un peu plus circonspects, ils se rendraient compte que si ce dernier est le monstre qu’ils décrivent, c’est à cause d’eux qui, à la manière des artistes, l’ont sorti de leur fantaisie. Comment reprocher à Sonko son comportement alors qu’il est inspiré par Macky Sall lui-même ? Le cas Barthélémy Dias est une justice immanente des combines qui rythment la vie politique sénégalaise : pendant longtemps bête noire de Macky, voici un Barth prêt à asséner des coups fatals à son frère politique, Sonko. Telle est donc la scène politique sénégalaise
Que serait-il advenu, si Macky Sall, en bon républicain, avait opposé son véto sur la présence du prisonnier Barth sur la liste des candidats BBY à la députation ? En tirant Barth de la cave dans laquelle la République l’avait mis, Macky croyait être un génie politique comme le prétendent ses courtisans professionnels. Un homme mis en prison pour le pire meurtre venait donc d’être moralement absout par cet acte antirépublicain du Président de la République. Quelle image renvoie-t-on ainsi à la jeunesse ? En tout cas, le message décrypté par cette dernière est que pour réussir en politique nul besoin d’être compétent ou vertueux, il suffit juste d’être impétueux et, si nécessaire, être prêt à commettre des crimes.
La virulence et l’anarchisme des jeunes actuels en politique leur ont été enseignés par la promotion de politiciens comme Barth récompensé pour son « courage » politique. Celui qui promettait de produire le plus grand chiisme politique de l’histoire de notre démocratie a emboité le pas à Macky Sall. Singeant ce dernier à la perfection, Sonko a donné sa caution à Khalifa pour que Barth soit d’abord maire de Dakar, ensuite député à l’Assemblée nationale. Pourquoi les jeunes ne croiraient alors pas à la vertu politique du biceps en politique ? Tout le monde a vu ce monsieur dégainer devant les caméras de télévision et revendiquer avoir touché une cible ; il s’est même permis de donner un gage de vérité de son aveu en demandant aux journalistes d’aller vérifier dans les hôpitaux… Avant lui, les meurtriers de Me Babacar Seye ont non seulement été amnistiés par le régime libéral, mais offerts en modèles par la nouvelle génération : les télévisions courent derrière des personnes au passé aussi sombre pour avoir leur prestation experte !
De qui se moque-t-on ?
* Par Alassane KITANE
Merci Mr:KITANE.Savons-nous qui nous sommes,où voulons-nous aller et comment y parvenir?
Ce Kitane a changé de direction, depuis quelque temps. Connu pour ses articles incendiaires et pourtant pertinents contre le régime pourri de Macky,il cherche vaillamment mais sans succès, à faire croire que Sonko est dans le même registre que ces pillards. Revenez à la raison sinon le peuple éveillé vous démasquera !
Qui des trois à changer son discours ( serigne fall ou) la vérité reste et demeure vérité. Pros 2O24 dégageons les dealers politiques pour un Sénégal nouveau MachAllah
Merci Zack d’avoir compris que ce M.Kitane veut nous dire que Macky, B. Dias et O. Sonko sont pareils. Un bon vieux jugement de Salomon peu honnête pour dédouaner celui qui ne tient jamais parole.
Mais ça, M. Kitane ne le voit pas, aveuglé qu’il est par la haine. « Nul n’est plus aveugle … »
Du courage, M. Kitane
Kiry