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Lutte: Gris Bordeaux de 2013 à 2016, c'est quoi le problème?

  • Senego remet au goût du jour l’entretien  d’Ibrahima Ndione alias Gris Bordeaux, réalisé grâce au concours de l’émission Ndékili de la radio Sud FM. Entretien qui date de trois (3) ans (20 mars 2013) que votre serviteur avait transcris. Le « Tigre » de Fass est revenu sur son parcours assez atypique, jusqu’à sa première rencontre contre Modou Lô et son plus gros cachet.  
    Mais entre temps, beaucoup d’eau a copulé sous les ponts et ce n’est plus ce Gris Bordeaux qui était confiant qui est à Fass. La preuve? Il nie catégoriquement les démarches du promoteur Assane Ndiaye pour son combat contre Balla Gaye 2, alors que cet enjeu sportif l’arrange au premier degré (nous y reviendrons). En attendant, savourez « Gris »!  A suivre le deuxième jet de la métamorphose de Gris Bordeaux…
    Enfance difficile : «90% des sportifs sont des pauvres à l’origine»
    Je suis d’ethnie sérère safène, de Tchiky sur la route de Mbour, mais je suis né à la Médina, à Thierigne, aux douze (12) pinthies. Mon père, décédé en 1996 était l’imam de Thierigne et d’El Mansour. Ma famille est versée dans la religion et j’ai eu un mal fou à la convaincre à faire de la lutte. J’ai galéré comme tous les jeunes car j’ai été envoyé au daara, à Rufisque pendant 6 ans. Après le décès de mon père, je peux dire que j’ai fait plus de 20 métiers pour aider mes proches. Pour le sport, j’ai fait l’athlétisme, la boxe, la natation, le football, le basketball avant d’opter pour la lutte. Il faut souligner que 90% des sportifs sont des pauvres quand ils embrassent la discipline pour subvenir aux besoins de leurs proches.
    Influence à la lutte : «Tapha Guèye mon idole, Rock Mbalakh mon initiateur»
    Moustapha Guèye m’a influencé à la lutte car il est mon idole. Je sélectionnais même les dix (10) jeunes qui devaient faire les barrières de l’enceinte quand il luttait. Cependant, j’habitais le même quartier que Rock Mbalakh et j’étais toujours avec lui quand il faisait ses débuts à l’écurie Médina de Toubabou Dior. C’est par la suite qu’il décide d’intégrer Fass avec Zass Lô que je l’ai suivi. De 1996 à 1998, j’ai été formé dans l’ombre par Fass pour ne disputer mon premier combat le 15 juin de cette année. J’ai parcouru toute la région de Dakar pendant 6 ans à disputer les mbapatts. Mon intégration à Fass s’est faite progressivement et par la force des choses, pendant longtemps j’étais le sparring Partner de Zale Lô, Rock Mbalakh et Tapha Guèye.
    Meilleurs moments : «Quand j’ai battu Bombardier»
    Ma victoire sur Bombardier m’a marquée car certains pensaient que je courais au suicide. Il y a aussi ma victoire sur Eumeu Sène car on étaient jeunes et chacun faisait des résultats de son côté. Il était le favori du combat, mais ce fut un moment magique de technique.
    Pires souvenirs : «mes deux revers de suite»
    Les deux défaites face à Baboye et Yekini et le tout sur quatre (4) appuis. Mes attaques étaient puissantes et je n’arrivais certainement pas à les maîtriser alors que le résultat aurait pu être autre. Je suis resté deux ans sans lutter et la presse m’a fait assez mal. Le soutien de ma famille a été primordial car sans cela, j’aurais agi autrement. Certains journalistes font un travail propre tandis que d’autres ne le font pas, c’est le système.
    Baboye modifié
    Statut : «je suis un champion, pas un phénomène»
    Je n’ai jamais douté de mes qualités car je suis un champion. Pour l’être, il faut passer par toutes les étapes, connaître des difficultés et savoir les affronter pour se relever. Je suis fort dans ma tête. Je suis loin du phénomène que l’on ne peut juger tant qu’il gagne. S’il perd un combat, quelle sera sa réaction ? Pourra-t-il se relever ? En disant cela, Yekini n’est pas concerné car je ne pourrais lui donner des conseils. Depuis sa défaite, on ne l’entend pas, mais avec son expérience, il va rebondir. Peut-être attend-t-il le moment propice, qu’il laisse le
    temps au temps. Il a un très bon staff et sa page restera l’une des plus belles de l’arène.
    Statut (bis) : «Le mot Vip dérange certains»
    L’Association nationale des lutteurs en activité existe bel et bien et elle fonctionne. Nous sommes des compétiteurs et la plupart ont des combats, donc l’on ne peut se fréquenter pour le moment. J’ai essayé de joindre Eumeu Sène lors de son accident de voiture, mais sans succès car certains de nous changent souvent de numéros. Certains pensent qu’on était venu débattre des cachets alors que chaque lutteur connait sa valeur marchande. Vip veut dire Very Important Personage et parmi les lutteurs, tout le monde ne l’est pas. Il ya qui sont plus célèbres que les autres, mais cela ne veut pas dire qu’on snobe untel ou untel. Si la lutte s’arrêtait à cet instant, certains de nous peuvent vivre décemment et l’on ne peut le dire de certains autres. On est à l’abri du besoin. Quand Tyson demandait un cachet de trente millions, tout le monde pensait qu’il était fou. Regardez où en sont les cachets aujourd’hui. Nous sommes des notables.
    Cachets : «de 30.000 à 100.000.000 F CFA»
    Mon plus gros cachet, c’était lors de mon dernier combat contre Modou Lô. J’ai touché cent millions (100.000.000 F CFA) alors que le plus petit, c’était lors de
    mon 1 er combat, avec trente mille francs (30.000 F CFA).
    Intronisation : «c’est comme si on m’a offert un cadeau en dormant»
    De toute l’histoire de Fass, jamais aucun Tigre n’a été intronisé ! Ni Mbaye Guèye, ni Moustapha Guèye. Dans ma tête, j’étais le 3 ème tigre depuis ma victoire sur Bombardier. L’intronisation m’a fait du bien car c’est un symbole fort et qui montre une confiance matérialisée. Mais à regarder les gens y débattre, comme la presse, ils croient qu’on m’a offert ce titre en dormant. La
    presse dès fois exagère comme de la dernière sortie de Mbaye Guèye, il n’a rien dit de méchant sur le futur de Lac Rose. Mais le titre est sans équivoque : «Fass veut enterrer Gris Bordeaux», alors que je suis bien vivant. Peut-être dans 6 ans, un autre viendra à ma place comme je l’ai fait avec Tapha Guèye.
    Mystique : «sensations bizarres à mon dernier combat»
    Nous sommes des africains et le mystique fait partie de notre réalité. Nous les lutteurs, sommes plus exposés car on se produit devant tout le monde, mais si vous approchez des personnes qui ont des postes de responsabilités, elles ont un arsenal plus vaste que nous. Nous, on s’y prépare avant, pendant et après la carrière pour le regard posé sur nous lors de nos combats. Je ne dirais pas après une défaite que j’ai été atteint mystiquement, c’est trop facile. Mais lors de mon dernier combat, j’avais des sensations bizarres qui m’empêchaient de faire ce que je voulais faire. Pour ce combat, il ya eu beaucoup de trahisons, mais il était clairement dit que je ne serais pas battu. Certains de mes proches voulaient ma défaite.
    Gris bordeaux-Mbaye gueye (1)
    GRIS (2)
    Injustice dans l’arène : «deux poids, deux mesures»
    Lors de mon dernier, mon adversaire a fait tout ce qui était contre le règlement, mais rien ne lui est tombé dessus. Il m’a jeté un citron, même s’il ne m’a pas touché, l’intention vaut l’acte. J’ai respecté aussi le timing sur la préparation mystique dans l’enceinte, mais j’ai attendu 20 mn mon adversaire, sans effets pour lui. Il s’était enduit d’un liquide visqueux, ce qui est de la tricherie et la serviette ne peut rien enlever. On devait l’avertir, mais sans frais. Je me suis retrouvé avec quatre (4) avertissements contre trois (3) pour mon adversaire. Le recours et l’appel n’ont rien donné et les personnes qui siégeaient en première instance n’y étaient pas lors de l’appel. Je n’ai pas fait d’études poussées, mais je sais discerner ce qui est louche ou pas. Je ne suis pas burundais ni bissau- guinéen, je suis sénégalais. Il ya deux poids, deux mesures. Je laisse tout entre les mains de Dieu.
    Combats démarchés : «Tyson et Lac de Guiers 2»
    La WWR démarchait mon combat entre Tyson et Lac 2. J’avoue que les contacts étaient très avancés dans les deux camps, surtout pour Tyson. Mais depuis 2 à 3 semaines, je n’ai plus de nouvelles. Je n’ai pas de choix car je veux lutter. Celui qui se présente en premier, je suis preneur.
    Gris 2 : «on croit en lui»
    Il a tout ce qu’il faut pour devenir un grand champion, s’il respecte ce qu’on lui dit. C’est mon frère, mais aussi mon ami car il est entier et je sais l’amour qu’il me voue. On croit en lui et on a bon espoir qu’il écrira une belle page à Fass.
    Gris 2 (2)
    Cng : «imposer le protège dents»
    Je me bats pour la protection de l’intégrité physique des lutteurs. Le protège dents par exemple doit imposé par le Cng aux lutteurs car il y va de leur sécurité. Si le port de gants ne peut se faire, il faut au moins cela car, même celui qui frappe à mains nues peut se blesser par les dents de la victime si elle ne porte pas de protège dents.
    Arène nationale : «Technopole pas habilité»
    Que l’Etat nous donne un stade car le football ne marche pas fort. Le site de technopole, à mon avis n’est pas habilité car on risque de perdre les amateurs. Il faut penser aux agressions et ce site offre toutes les conditions pour cela. Si les actes de vandalismes font légion aux différents stades qui sont dans les quartiers, imaginez quand ce sera au Technopole.

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