Une récente décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pourrait bouleverser le paysage diplomatique africain. Le verdict a été prononcé à l’issue d’une réunion houleuse à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. L’Union africaine ne soutiendra pas une intervention militaire au Niger.
Initialement envisagée par les Chefs d’Etat de la CEDEAO, cette intervention visait à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, suite au coup d’État du 26 juillet dernier. Cependant, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, s’est opposé à l’emploi de la force pour résoudre cette crise.
La décision devrait être officialisée par un communiqué officiel ce mercredi. Selon des informations du Monde, qui cite des diplomates ayant pris part à la réunion, celle-ci a été « tendue », « interminable » et a duré « plus de dix heures ».
Un diplomate de l’UA, cité par Le Monde, a déclaré : « Tout en rappelant notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement ». Cette annonce risque de refroidir les relations entre l’UA et la CEDEAO, cette dernière ayant déjà activé sa force en attente pour intervenir au Niger.
En parallèle, le Niger a été suspendu temporairement de toutes les activités de l’Union africaine, une mesure qui s’étend également à plusieurs autres pays dirigés par des militaires. Une décision qui confirme l’opposition de l’UA à toute prise de pouvoir par les armes.
