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L’expectative de fin de cycle (Par Sheikh Ndiaye)*

L’expectative de fin de cycle (Par Sheikh Ndiaye)*

« La science a plus de valeur que la richesse. Elle monte la garde pour te protéger alors que tu restes debout pour protéger ta richesse. Elle diminue quand on la dépense tandis que la science s’accroît dans la dépense. » Merci Sylla Ibrahima et Diop Pathé. « La science c’est nous, l’art c’est moi ». On peut trouver, désormais, des plages de convergence après les différentes exégèses de la neutralité axiologique et l’engagement politique.

En fait, c’étaient les deux seuls éléments parties intégrantes de la pensée discursive. Pour le reste, les réactions étaient loin du raffinement psychologique et l’embellie d’une sereine cogitation auxquels les rares prompteurs de Felwine et des autres pétitionnaires de la paix, nous ont habitué. C’est pourquoi nous serons obligés de les ensevelir dans un même panier pour mbeubeusse. Ils participent plus à un concert de bruit de complaisance rémunéré que d’un réel échange fructueux d’idées. Deux clarifications s’imposent avant de se pencher sur leurs questions .

1. L’ex parti Pastef et ses membres n’ont pas le monopole du patriotisme. On peut comprendre donc l’alerte de ces têtes bien faites sur la situation du pays.

2. Les lanceurs d’alerte n’ont pas la carte de membre du parti. Cette pétition est invariablement destinée à n’importe quelle victime.

Des mots inélégants sont sortis: nervis, cocktail Molotov, terroristes (intellectuels). Jusqu’à preuve du contraire, la centaine de signataires de la pétition à la suite de Felwine, vivent des fruits de leur compétence mise au service du public. Ils ne sont pas sous le joug de l’impéritie du silence. Ils savent, écouter, se taire et réagir avec à propos. Savoir pour servir oui. Mais pas savoir pour être partisan. La marge de la carte du parti est trop étriquée pour un esprit d’envergure obtuse.

Mr le conseiller spécial, lorsque les mongols ont envahi Bagdad et brûlé sa bibliothèque, l’indignation et la réprobation ont déferlé de partout jusqu’en Arabie. Les Abassides en firent, plus tard, la capitale du monde musulman. De célèbres compagnons du prophète (SAS) dont son petit-fils Hussein, y reposent.

Idem pour l’Allemagne d’avant. Aujourd’hui, les Landes de Goethe sont devenues la locomotive de l’UE. Alors, pas de hâtive analogie non superposables, svp.

Le mal repulse mais son exorcisme nécessite une descente en profondeur. Les incendies à l’université, les destructions de biens publics et privés sont à dénoncer avec la dernière énergie. Rassurez vous, Mmes Mrs les râleurs. Cependant, convenons que les éléments constitutifs, à l’aube de ces événements regrettables, sont pires que ces derniers. Il faut réprimer les pilleurs en col noir. Mais au delà, le vol et l’enrichissement illicite ne sont plus une honte sociale, au contraire. La honte encore s’accouple au dediement pour acquérir ses lettres noblesse. La nuance, comme marraine, applaudit. Elle n’est plus un outil permettant de visiter plusieurs facettes d’une idée, d’une pensée. En compagnie de la liberté, la parole d’honneur est chassée. On a sa propre opinion sur tout. Les enseignements académiques (codifiés) ne sont pas épargnés. La liberté et la nuance, comme un ouragan, balaient tout sur leur passage. L’inflation et la déliquescence s’incrustent partout. Le surnombre est gangrené par la perte de valeur. Les anciens recteurs et doyens sortent de leur retraite pour des rappels en vain. Les amphithéâtres et les chapiteaux tremblent. Les journaleurs et les plumistes s’adonnent à coeur joie. La flagornerie et le dénigrement sont immortalisés pour la postérité. L’environnement pleure des milliers de pages noircies, vite oubliées après le folklore de leur sortie. On est tenté de se poser ces questions : quel est le sens de l’action d’un jeune qui brûle son lieu d’épanouissement intellectuel préféré ? Des sénégalais qui n’ont plus honte de s’approprier le bien d’autrui en plein jour? Et ces jeunes qui tournent le dos à leur pays en y laissant famille et emploi (pour certains). Les réponses à ces questions devraient nous permettre de retrouver la quietude. De toute façon, « la facilité suit la difficulté « . L’hivernage tire à sa fin. Après la pluie le beau temps, on espère.

* Maîtrise en développement international et mondialisation et philosophie

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