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Lettre ouverte à Macky Sall: Un Sénégal n'est pas possible actuellement. Par Abdoulaye Diouf

Monsieur le Président, je voudrais commencer cette adresse par vous féliciter pour ce que vous avez pu réaliser pendant ces premières années de votre mandat. Comme c’est extraordinaire et encourageant ! Vous avez pu faire sortir des tiroirs des projets qui y dormaient depuis plus de dix ans.

Dès votre accession à la magistrature suprême, fort de votre expérience passée, vous vous êtes attaqués directement aux fondamentaux de notre pays. Vous avez redressé la barre du navire Sunugal. Le résultat est là, visible, palpable et indiscutable : les infrastructures sont en train de prendre forme, les grands ensembles de l’économie sont en mouvement, la vie a repris dans presque tous les secteurs. Les deux dernières années de votre premier mandat étaient dans la continuité.

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Je suis persuadé que vous, vos collaborateurs que sont les ministres sauront répondre aux espoirs que vous avez placé en eux pour bien conduire la réalisation des projets dans leurs départements et traduire votre vision en actes pour le bien-être des populations.

Monsieur le Président, nous sommes conscients de toutes les difficultés auxquelles vous faites face. En plus des problèmes économiques rencontrés par la quasi-totalité des pays de ce monde globalisé, vous avez hérité d’une situation catastrophique et de près de 40 ans d’une gestion calamiteuse du pays. Lorsque vous étiez premier ministre du président ABDOULAYE WADE, vous aviez mené une politique très courageuse et audacieuse qui avait permis une

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stabilisation de la situation socio-économique d’alors.

Deux facteurs importants ont marqué votre politique de cette période, à savoir la restructuration de l’administration publique et les nominations aux hautes fonctions politiques et administratives. Cela s’était traduit par un gouvernement réduit, composé de technocrates hautement compétents, une administration générale élaguée de ses nombreuses directions pour en faciliter le fonctionnement et surtout en réduire les charges.

Vous n’aviez pas hésité à prendre des décisions difficiles, sans calcul politique. Cinq ans ont passé, le président WADE, Aujourd’hui, vous êtes le président de la république dans un environnement socio-économique et politique complètement différent. Force est de constater que vous n’observez pas les mêmes principes de rigueur qui ont été au cœur de votre politique lorsque vous étiez premier ministre.

En plus, votre personnel politique se compose essentiellement des cadres des partis politiques qui vous ont soutenu Malheureusement, c’est aussi cette génération dont le slogan le plus partagé est « je mange ». Comment ignorer tous ces faits ? Vous êtes donc redevable à vos militants, vous êtes liés à votre engagement politique. Et cela à n’en point douter a des conséquences et explique sûrement la différence entre le premier ministre que vous avez été et le président que vous êtes aujourd’hui.

Monsieur le président, comme vous ne pouvez pas scier la branche sur laquelle vous êtes assis, vous ne pouvez pas au nom de la bonne gestion, vous défaire de tout cela et mettre en péril tout le travail que vous avez entrepris. Vous faites je pense de votre mieux pour gérer toutes les contradictions et les frustrations que cette situation crée. Le plus important je crois à ce niveau de votre mandat politique est de stabiliser la situation socio-politique, de faire avancer et consolider l’économie. Je souhaite que cela soit votre objectif prioritaire de votre premier mandant comme vous l’avez fait jusqu’à présent. Que faire ensuite ?  C’est la deuxième partie de mon adresse.

Deuxième partie

Je souhaite et espère que vous aurez un deuxième mandat. Celui-ci devrait amorcer une rupture avec le présent. Ainsi, votre vision devrait être l’avènement d’un sénégalais nouveau dans un Sénégal nouveau, ayant rompu avec certaines mentalités comme la corruption, le népotisme et la gabegie. Vous ne pouvez pas avoir un Sénégal émergent dans l’environnement social actuel qu’est le nôtre.

Le Sénégal a besoin d’une mutation indispensable, mais bien contrôlée, de son personnel politique et administratif. Je dis « bien contrôlée » pour éviter les dérives. Je suis sûr que vous savez mieux que moi tout ce que cela requiert. Un adage de chez nous dit « qu’on ne peut pas laver un linge sale avec de l’eau sale ». Un Sénégal émergent requiert un cadre de fonctionnement des institutions modernisées, une administration simplifiée et véritablement au service des populations, un personnel compétent, loyal et intègre, confiant en lui-même et recevant une rémunération appropriée.

Le Sénégal vous sera très reconnaissant si à la fin de votre présidence, vous laissez derrière vous un autre type de sénégalais que l’on pourrait appeler candidement « générations Macky ».

Un sénégalais qui n’aurait aucun complexe vis-à- vis d’un Européen, d’un Chinois ou d’un Américain. Monsieur le Président, oui vous pouvez le faire et j’espère que vous le ferez. Cela demande simplement une volonté politique ferme. Je suis sûr qu’il existe dans notre pays des hommes et des femmes qui sont prêts à se lancer dans cette aventure à vos côtés pour relever le défi que cela constitue.

Le Sénégal sous votre direction, peut accéder au rang des pays émergents, mais cela ne peut advenir que dans un environnement socio-politique approprié dans lequel l’effort est reconnu et récompensé, la justice est suffisamment impartiale et le citoyen se sent partie prenante dans les affaires de son pays. Hélas, pour le moment nous n’en sommes pas encore là.

Au plan politique, vous devez éviter de tomber dans le piège des présidents « indispensables » ; vous devez faire fonctionner les institutions et amener le citoyen à comprendre la différence entre l’État et les individus qui les symbolisent. Nous avons vu ce  qu’est devenue le Sénégal après WADE. Pour avoir été l’alpha et l’oméga de son pays pendant près de dix ans, il a fini par installer un système dans lequel tout tournait autour de sa personne.

Parti, tout s’est effondré. Et cela, nous ne devons pas recommencer. Vous pourrez et devrez continuer à œuvrer pour le Sénégal au-delà du poste de président. Cela doit être intégré dans votre vision. Le Sénégal aura encore besoin de vous après votre présidence. Et c’est pour cela que les réformes institutionnelles, organiques et surtout culturelles doivent être au centre de votre préoccupation pour le Sénégal de ce 21 è  siècle.

Celles-ci doivent permettre l’avènement d’un président de la République en lieu et place du « roi » de la république que nous avons aujourd’hui. L’ironie est que le pouvoir illimité dont vous disposez aujourd’hui et que vous devez limiter pour votre successeur, est celui qui vous permet d’entreprendre toutes les reformes que vous voudriez.

Monsieur le président, les sénégalais et au-delà, vous seront infiniment reconnaissants si vous accomplissez cette œuvre d’avènement d’un Sénégal.

Je vous remercie.

ABOULAYE L DIOUF SR IT CONSULTANT IN USA

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4 commentaires

  1. souleymane

    Ce MONSIEUR DIOUF NE PEUT RIEN APPORTER AU SÉNÉGAL. IL NE FAIT QUE BAVARDER.C TROP FACILE DE PARLER ET D’AFFICHER SA PHOTO POUR SE FAIRE DU BUZZ. MOI JE SUIS D’ACCORD QUE NOTRE PRÉSIDENT TRAVAILLE MAIS JE LUI CONSEILLE DE SE MÉFIER DES SOIT-DISANT INTELLECTUELS ET CONSULTANTS COMME TOI, QUI CHERCHENT DES POSTES. MAY GNOU DIAM


  2. Bassirou

    Senegal yakhou na. Deuuk bo kham ni tappale rekk. Kou nekke yangu beuk ame darra si gouvernement bi di fene rekk. Un presiednet qui fait reculer son pays parmis les 25 pays les plus pauvredu monde. Kokou son incompetence daffa diaroul werente.


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