Lettre adressée à Dame Mbodj et à tous les contempteurs de l’excellence (Par Oumar Mboup)

L’on ne va pas perdre notre temps à présenter le lycée scientifique d’excellence de Diourbel dont les résultats au bac et les performances au concours général ont confirmé qu’il est un bon investissement pour notre pays. Ces résultats le classent au  rang des meilleurs établissements secondaires. Ce qui conforte son statut de lycée d’excellence. Mais, il y a là un risque à courir dès qu’on parle d’excellence, à moins qu’on puisse s’entendre sur le sens et la portée de ce terme.

Que veut-on dire, en réalité, lorsqu’on parle de l’excellence ? On sait bien que l’excellence n’est pas un état de fait, elle ne se constate pas, elle ne se décrète pas, comme si elle s’incarnait de manière définitive en un lieu. Sans doute, on voit bien qu’il est nécessaire de dépasser cette  conception dont  le but serait de disqualifier un  lieu-d’excellence de ce qui en lui-même ne correspond pas à  l’Excellence. On admettra donc que l’excellence est une quête infinie, mieux elle est un horizon de sens inépuisable vers lequel nous tendons sans jamais l’atteindre de manière définitive : voilà qui permet de comprendre que le lycée scientifique d’excellence de Diourbel, comme tout lycée, n’incarne pas l’excellence  puisque l’incarner reviendrait à l’épuiser. Que nous n’ayons pas 100% mentions au bac, ne nous empêche pas d’accomplir notre tâche qui est celle de tendre  asymptotiquement vers l’excellence.

Mais, une fois que l’on a dit cela,  la question reste à savoir pourquoi Dame Mbodj a tort de soutenir que la génération de Diary Sow est meilleure que celle de cette année? L’intention de Mbodj est claire : décrédibiliser les résultats du Bac de cette année, mais on n’acceptera pas qu’il se serve du lycée scientifique d’excellence de Diourbel pour justifier ses inepties on ne peut plus connues des sénégalais. À en croire M. Mbodj, les élèves du Lsed qui ont réussi  avec brio au bac de cette année n’aurait pas le niveau des camarades de Diary Sow. C’est à cause de l’insuffisance et de la faiblesse de sa déclaration, qui s’avère un pur sophisme, que l’on va, dans les lignes qui suivent, montrer que le niveau des élèves de cette année est supérieur à celui  de la génération de Diary Sow.

Premièrement, cette génération a travaillé douze mois  pour terminer le programme à temps : de septembre 2019 à septembre 2020, ces élèves n’ont pas cessé de travailler. Ce qui explique qu’ils ont fait plus de cours et plus d’exercices que la génération précédente. Or, si tout cela est possible, c’est grâce à la disponibilité et à l’engagement de leurs vaillants professeurs. Deuxièmement, la génération de cette année a obtenu une moyenne de classe de 15, 79 alors que celle de Diary Sow avait 15, 22 de moyenne de classe. Troisièmement, cette génération, dont Dame Mbodj dit que le niveau n’est pas comparable avec celui de nos élèves de l’année dernière, a caracolé en tête au concours des grandes écoles militaires (CUGEM) avec 9 admissibles (sous réserve du Bac). La même génération s’est aussi distinguée au prestigieux concours santé militaire (L’EMS) avec 12 admis.

Pour toutes ces raisons, il serait incongru de s’appuyer sur cette génération dont le mérite est sans égal pour décrédibiliser le bac sous prétexte que les épreuves étaient faciles. Tous les bacheliers de cette année méritent des félicitations et des encouragements pour la simple raison que malgré la crise sanitaire, ils se sont donnés corps et âmes pour réussir l’examen du baccalauréat.

Oumar Mboup, professeur de philosophie du Lsed