Les révélations du Vatican : Échec de l’Église dans la protection des mineurs
La Commission pontificale pour la protection des mineurs dans l’Église a publié son premier rapport annuel ce mardi 29 octobre. Ce document met en lumière un manque de transparence généralisé ainsi que des lenteurs administratives. Il pointe également les diverses disparités culturelles d’un continent à l’autre concernant cette problématique.
Le cardinal Sean Patrick O’Malley, président de la Commission, a présenté ce rapport en affirmant que « l’Église a échoué » à protéger les plus vulnérables. Selon ses mots, « rien ne sera jamais assez pour réparer totalement le mal infligé ». Cette commission, créée en 2014 par le pape François, est composée de membres nommés par le souverain pontife, incluant des experts en droit, en psychologie, et en droits humains.
Le rapport n’a pas pour mission de recenser les cas spécifiques d’agressions, mais d’évaluer les procédures de traitement des signalements et d’accompagnement des victimes. Effectué à partir de recherches sur cinq continents, ce rapport préliminaire constitue une « première étape » dans l’analyse globale de l’Église concernant les abus sexuels, en insistant sur la nécessité d’une plus grande transparence.
Au Sénégal, où la société est également confrontée à des problématiques d’abus de différents ordres, ce rapport peut inspirer des actions similaires pour assurer la protection des plus vulnérables et mettre en place des mesures coercitives contre les coupables.
Parmi les recommandations, les victimes demandent « accès à la vérité », notamment en ce qui concerne l’identité et la localisation des agresseurs. La commission propose l’instauration d’un médiateur et appelle à une définition uniforme de la « vulnérabilité ».
La situation varie grandement selon les pays. En Océanie, le manque de ressources et de structures empêche une gestion efficace, alors qu’en Afrique, des pressions sociales maintiennent un silence autour des abus. Le Mexique et d’autres régions font face à des barrières culturelles qui ralentissent les processus de justice.
Le rapport invite également à une meilleure coordination au sein de la Curie romaine, soumise à une « préoccupation persistante » quant à sa culture qui peut alimenter la méfiance chez les fidèles. Il recommande la rédaction d’une encyclique papale pour galvaniser la lutte contre les abus, harmoniser les efforts globaux et renforcer la solidarité entre régions.