L’école, le sursaut mathématique (Par Mary Tew Niane)

Chaque année le pourcentage de candidats scientifiques au baccalauréat se réduit de manière dramatique. Nous avons depuis plusieurs années moins de 20% de candidats scientifiques au baccalauréat.
Savez-vous qu’autour de 1981 nous avions plus de 50% de candidats scientifiques au baccalauréat ?
Sur les cent soixante mille candidats au baccalauréat il y a moins de mille candidats aux baccalauréats S1 et S3 réunis !
Alors que le monde se construit autour des avancées scientifiques, technologiques et des innovations, au Sénégal et en Afrique au Sud du Sahara, nous regardons impassibles s’effondrer les fondements de la construction du capital humain qui doit prendre en charge notre marche vers le progrès!
Aimer les maths ou haïr les maths n’est pas le problème !
Le problème est comment faire pour que nos enfants sachent faire des mathématiques !
Paradoxalement, les enfants pour acquérir une bonne disposition aux mathématiques doivent, en général, avoir une bonne connaissance de la langue d’apprentissage donc savoir lire, savoir écrire, pouvoir comprendre et savoir s’exprimer!
Nous comprenons alors les racines de nos maux en mathématiques !
La grande majorité de nos élèves et de nos étudiants s’expriment très mal en français, l’écrivent avec une multitude de fautes et ne comprennent ni le français écrit encore moins le français parlé. D’ailleurs beaucoup d’instituteurs, d’enseignants de collèges et de lycées et même de l’université s’expriment difficilement en français. Le mal d’ailleurs a atteint les autorités de l’État!
Que faire?
Il faut revenir aux fondamentaux: les enfants doivent maîtriser l’écriture, l’expression et la compréhension de la langue d’apprentissage et maîtriser les fondamentaux des mathématiques!
Alors levons une incompréhension majeure !
Savoir faire des additions, des soustractions, des multiplications et des divisions est une très bonne chose mais cela ne suffit pas pour être un bon élève en mathématiques. Le boutiquier du coin sait calculer mais il n’est pas pour autant un mathématicien !
Les mathématiques demandent de savoir raisonner, de pouvoir poser un problème et de se donner les moyens de le résoudre. Cette compétence n’est triviale ! L’élève pour la maîtriser a besoin d’être accompagné par un enseignant qui lui même la maîtrise. Avons-nous du préscolaire au lycée suffisamment d’instituteurs et d’enseignants de mathématiques formés et qui ont cette compétence ?
Enfin l’école doit se réformer radicalement, introduire dès le début de la scolarité, la langue maternelle de l’enfant.
Elle est essentielle pour une introduction rapide des mathématiques mais aussi pour une bonne maîtrise des langues étrangères. Les langues nationales se sont imposées dans la vie publique et civile. Pour une inversion de la baisse tendancielle de l’appétence scientifique des élèves et des enseignants, elles doivent être le socle de notre école.
Maîtriser sa langue maternelle ( wolof, pulaar, seereer, jola, etc.), maîtriser le français et l’anglais et maîtriser les mathématiques, n’est-ce pas un pari passionnant et réalisable pour notre système éducatif ?À ma grande sœur Maïmouna Boye qui m’apprît à faire mes premiers calculs. Longue vie!
À Abdou Fall, Bada, qui dessina le premier canard sur ma première ardoise. Paix à son âme!
Dimanche, 17 avril 2022
Mary Teuw Niane
Ce qui es plus dommage.Au senegal les litteraires ont plus de chance a aborder certains concours,contrairement aux brave mathematiciens… On dois donner les bons postes aux Mathematiciens qu’aux litteraires eternels discoureurs.L Etat dois encourager les Maths au senegal. Au lieu de remplir nos universite avec des bavards .comme 95% de nos politiciens.
L’attitude d’une personne est beaucoup plus important que lson talent.ce que vous etes capable de faire est déterminé par le talent que dieu vous a donné par contre l’attitude est plus important que vos capacité mentale puisque dès fois l’intelligence travail contre nous.
Merci professeur.ils veulent seulement bouffer la partie glorieuse de leur rêve et pas la terre. Ces la gravité qui le dit pas moi. Votre t analyse le montre aussi.
Les français ont imposé une réduction drastique du budget de l éducation et de la santé à l époque des fameuses politiques d ajustement structurelles. Ce qui a entre autre permi le recrutement de vacataires non formé et on connaît la suite…. l éducation et la sant sont devenues ce qu ils sont dans tous les pays où la France a pu imposer cela. Pendant ce temps l Inde avait investi dans ces années la massivement dans l éducation et on voit le résultat aujourd’hui…
Il faut se méfier de ce pays, de ses ong , de ses agences …. savez vous que dans presque toutes les villes du senegal il ya une agence française et on sait très bien pourquoi ce genre d agence…
Le project de volontariat sous la houlette des bailleus de fonds, les recrutements politiciens des enseignants du primaire et du secondaire sont en grande partie l’origine du declin du niveau global des eleves.Nous avons choisi le chemin le plus facile au lieu d’organiser des tests et retenir les meilleurs pour l’enseignement.Certes les mathematiques requierent des aptitudes chez l’apprenant mais s’il a un maitre ou un professeur qui a l’art de transmettre on ne serait pas a un taux de scientifiques aussi bas
Quand on ne connait plus l’intérêt de l’école encore moins des mathématiques, voilà le résultat.
Ns sommes dans un pays où on récompense la médiocrité au détriment de la compétence. Où les compétents sont condamnés à obéir aux ordres d’incompétents mal intentionnés. Où le népotisme et la corruption ont atteint des proportions ahurissants….
En somme l’élève d’aujourd’hui ne voit plus son avenir à l’école car n’ayant plus de référence à l’image du Pr Marry Teuw Niane mais d’un Waly seck. Où de Balla Gueye…
Éh oui un problème inquiétant qu’il faut résoudre le plus vite. Tout à fait d’accord sur la problématique de la langue et le niveau des enseignants mais le mal est plus plus profond. Beaucoup d’autres paramètres sont à prendre en compte. Le pire c’est la démotivation qui règne au sein de l’école. Aussi bien chez les enfants que chez les enseignants. Il faut, pour espérer de réels changements, que l’état prenne ses responsabilités à toutes les échelles et poser des actes forts sous la conduite d’experts comme Vous Professeur…
Cher professeur, Dieu a fait de vous un homme multidimensionnel animé par la quête et la transmission du savoir. Vous êtes un exemple pour tous les sénégalais voire tous les africains. Hats off !
je vous admire pour la démarche et la rigueur de vos analyses. Merci PROFESSEUR