Publicité

"Le navire de l'enseignement supérieur garde le cap..." (Par Prof Moustapha Sall)

Les rideaux du baccalauréat 2021 sont tombés et notre pays a le plaisir de compter 68548 nouveaux bacheliers qui viendront renforcer le niveau intellectuel de notre jeune population estudiantine.

Cet apport majeur, bien qu’encore insuffisant car loin des standards internationaux et relatifs au ratio étudiant/population, constitue néanmoins la clé de voute de notre croissance économique préalable à l’émergence théorisée, défendue et matérialisée par des actes concrets du chef de l’Etat.

Publicité

Son Excellence Monsieur le Président de la République Macky Sall qui tient le gouvernail, de par les actes posés (renforcement des budgets des universités, des infrastructures pédagogiques et sociales, amélioration des conditions sociales des PER et PATS, renforcement et élargissement de la carte universitaire, mobilisation de 52 milliards pour l’équipement et le renouvellement scientifique des laboratoires de nos universités), a fini de considérer l’enseignement supérieur comme une sur priorité dans sa vision pour l’émergence du pays.
C’est ainsi qu’après sa réélection en 2019, il a amorcé une dynamique en apportant des changements dans le management du sous-secteur. Et depuis lors, son navire a atteint sa vitesse de croisière. Et les soubresauts de Mouhamadou Moustapha Sow dit Foyre, l’homme à tout faire du super recteur ancien ministre ne réorienteront pas le cap.

Les sénégalais ont constaté que le navire se porte à merveille. Son tirant d’eau n’est plus ensablé, il n’y a plus de perte de carburant.
Les maux du système avant 2019 sont nombreux et multisectoriels (lois « cadre et orientation » polémistes -merci à la lucidité de Son Excellence et des forces progressistes et syndicales qui ont évité une privatisation des universités-, ouverture anarchique de chantiers, dimensionnement démesuré d’une université qui nait avec 11 facultés et 38 Départements pour 23 enseignants dans 5 sites éclatés dans 4 régions).

Publicité

L’orientation des étudiants dans les établissements privés, pour un coût de 54 milliards, constitue le summum des errements de l’ancienne équipe ministérielle ; laquelle somme équivaut au coût du projet innovant de son Excellence Monsieur le Président de la République pour l’équipement et le renouvellement scientifique de nos nouvelles et anciennes universités. Comme à l’accoutumée, à la veille des orientations des nouveaux bacheliers, la question qui intéresse l’ancienne équipe n’est ni leur avenir universitaire ou professionnel ni la massification mais bien les intérêts et le gagne-pain. Non ! La page est tournée.

Arrêtons-nous un peu pour analyser les rapports entre l’ancienne équipe et le privé.
Pour rappel, en 2013, notre cher officier, ancien Recteur, habitué à financer le privé à partir de ressources publiques (40 000 000 FCFA de l’UGB versés à une École privée pour la formation des étudiants LSH en Master Pro alors que « l’UGB est en constante difficulté pour équilibrer ses budgets »), devenu ministre, super Recteur et grand théoricien a reproduit à l’échelle nationale l’orientation des étudiants dans le privé.

De cette mesure naquit un vrai business de l’enseignement supérieur de 2013 à 2019 car 54 milliards Francs CFA ont été entièrement payés aux établissements privés par l’État sans résultats palpables. L’audit en cours n’est pas encore publié. Cette enveloppe aurait pu terminer tous les chantiers et autres infrastructures et épargner à l’État du Sénégal un nouvel effort de remobilisation de ressources additionnelles pour terminer des chantiers qui devaient être livrés depuis 2015-2017. Le débat sur les chantiers de l’UAM, de l’USSEIN, de l’UASZ, de l’UIDT, de l’UADB, de la mythique Cité du Savoir, de l’UGB 2 et 3, de l’UCAD, des infrastructures sociales et autres devait relever d’un lointain passé.

Sous ce rapport, le Gouvernement avait pris la décision salutaire de reformater cette approche et a décidé de ne plus orienter des bacheliers dans le privé et dont les frais seront supportés par le pouvoir public. Ce pari a été réussi car en 2020, notre système a pu absorber plus de 66000 bacheliers dans le public alors qu’en 2019 le nombre total était de 38 000. Ce recadrage s’est traduit par une réinjection de l’argent public dans les universités visible à travers le renforcement des infrastructures pédagogiques (une satisfaction d’une revendication des vrais militants de l’enseignement supérieur).

Comme l’année dernière, pour le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation, les autorités académiques des Établissements d’enseignement supérieur public, les personnels enseignants, administratifs, techniques, de service et les partenaires sociaux, il s’agira encore de relever avec patriotisme le défi de cette noble mission en accueillant nos 68548 nouveaux bacheliers sur la base de leurs choix librement exprimés en fonction des résultats obtenus au baccalauréat.

Le MESRI réaffirme la ferme décision du gouvernement sénégalais d’orienter dans le public tous les bacheliers 2021 qui en feront la demande. Conformément au processus habituel, leur accueil sera déterminé d’un commun accord avec les instances académiques des Universités, des Instituts supérieur d’Enseignement professionnel (ISEP) et des BTS publics. Néanmoins, le travail entamé par la Commission nationale d’orientation des bacheliers et la Nouvelle Commission d’évaluation de l’outil campusen adopteront une approche basée sur une orientation intelligente et utile pour le bachelier. Il s’agira d’offrir à chacun, sur la base de son profil académique et de son âge, la chance de bénéficier d’une formation qualifiée.

En tout état de cause, les établissements publics d’enseignement supérieur sont dans les dispositions pour les accueillir, d’autant plus que des efforts importants ont été consentis et sont en train d’être poursuivis (relance des chantiers de l’UAM (réception de la phase I en décembre 2021 et de la phase II en avril 2022), démarrage du Lot 1 Mbadakhoune de l’USSEIN depuis avril 2021, construction de l’ISEP de Matam, livraison du siège de l’UVS, livraison prochaine de quatorze (14) ENO (Pikine, Mbour, Sédhiou, Ourossogui, Ndioum, Bignona, Oussouye, Keur Massar, Orkadièré, Thiès, Ziguinchor, Fatick, Tambacounda, Diourbel. Le programme prévoit au total quarante-cinq (45 ENO), soit un (01) par Département et pour lequel le financement est bouclé).

Au niveau social, l’UGB a déjà réceptionné 2000 lits tandis que les constructions de la cité universitaire de l’UAM et des pavillons supplémentaires de l’UCAD (pour 18 000 lits) sont en phase de finition. Les mêmes actions sont exécutées à un rythme satisfaisant pour doter nos universités de structures de recherche. Le programme des 100 laboratoires est en phase de finition.
Son Excellence le Président de la République, soucieux de la compétitivité de nos universités a donné des instructions fermes pour la diligence dans l’acquisition des équipements de laboratoires pour une valeur de 52 milliards. Les marchés viennent d’être validés par les instances compétentes.

Professeur Moustapha Sall
Enseignant-chercheur
Département d’Histoire, FLSH, UCAD

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

Dans le même thême

3 commentaires

  1. blek

    « Enseignant-chercheur » , c’est un fourre-tout ! Il faut avoir l’honnêteté de donner son véritable grade : maître de conférence, professeur titulaire …


  2. asse

    Depuis quand ce monsieur Sall a- t- il rejoint les prairies beige marron de MS ? Je me souviens qu’il fut le chargé des revendications du Saes et menait une campagne tambour battant contre la politique de l’enseignement supérieur initiée par MS. Qu’est-ce qui s’est passé, entre-temps pour que ce syndicaliste très porté vers la critique acerbe, se montre si doux contre ceux qu’il attaquait hier et se positionne même comme leur défenseur ? Le Sénégal est le pays des bizarreries, des retournements de situation spectaculaires et des reniements ahurissants ! A-t-il obtenu une planque auprès de l’actuel ministre de l’enseignement supérieur C.O. Hane au point d’en devenir l’avocat attitré ? Est-il concevable qu’un syndicaliste, connu pour ses prises de position virulentes, se retrouve soudainement dans l’autre camp , avec un langage qui frise la démagogie ? Vouloir nous rapporter que tous les feux sont au vert et que tout marche désormais dans nos universités, c’est , à la limite, insulter la conscience de ses pairs syndicalistes et tous les autres acteurs du domaine. Voilà, chers compatriotes, le Sénégal de 2021 ! Et ça continue de mal en pis !


Laisser un commentaire