Le militant Seydina Touré jugé pour ses prises de position au Mali
Au Mali, l’affaire entourant l’arrestation de Seydina Touré continue de susciter des réactions. Membre influent du parti d’opposition Alternative pour le Mali, Seydina Touré a été appréhendé à Ségou avant d’être transféré à Bamako. Là, il a été placé sous mandat de dépôt par le pôle judiciaire spécialisé dans la cybercriminalité. Les accusations portées contre lui incluent l’« atteinte au crédit de l’État », l’« incitation aux troubles à l’ordre public » et l’« injure par voie de communication électronique », des charges liées à des publications effectuées sur sa page Facebook.
Sur son profil, on retrouve le logo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et un portrait d’un opposant malien en exil. Seydina Touré est notamment accusé d’avoir qualifié les régimes militaires de la sous-région d’« juntes » et d’avoir exhorté à « combattre le régime anarchique d’Assimi Goïta pour sauvegarder l’honneur de l’islam ». Ces déclarations étaient intervenues suite à la détention de deux imams, événement qui avait déclenché une vague de mobilisation populaire. Il a, de plus, critiqué la condamnation d’Issa Kaou N’Djim, y voyant une volonté de complaire au Burkina Faso après que ce pays a demandé des explications sur des déclarations controversées.
Un de ses camarades de parti a exprimé son indignation, estimant que Seydina Touré n’avait fait qu’exprimer son opinion sans qu’aucun de ses propos ne justifie une incarcération. Seydina Touré évolue dans une formation politique dirigée par Mamadou Traoré, lui-même ancien détenu politique, emprisonné avec dix autres dirigeants avant d’être libéré en décembre dernier.
Malgré ces circonstances, un proche de Seydina Touré a confié au site de nos confrères du Sud Quotidien que l’opposant « garde le moral ». Toutefois, une inquiétude persiste quant à un emprisonnement prolongé, pratique courante pour d’autres figures contestataires telles que Ras Bath, Rose-vie-chère ou Etienne Fakaba Sissoko. Sud Quotidien souligne ce climat tendu pour les opposants au régime actuel.