Le décès de Djibo Ka s’internationalise

La mort de Djibo Ka n’a laissé personne indifférent. Au Sénégal, cet événement a subitement relégué au second plan l’actualité chaude marquée par l’installation de la 13e législature ou encore la célébration de la 20e année de la disparition de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh. Même la presse internationale a rebondi sur la disparition de celui qui fut l’une des plus grandes figures de la politique Sénégalaise. Un « dinosaure » comme le souligne Jeune Afrique qui titre « Djibo Leyti Kâ, figure de l’histoire politique du Sénégal, s’en est allé ». Le journal de parler alors du parcours de l’homme d’abord avec ses débuts précoces comme dernier directeur de cabinet de Senghor avant de devenir dauphin putatif de Abdou Diouf. « Djibo Kâ était né à la politique en des temps où un parti hégémonique, le Parti socialiste, à défaut d’être unique, régnait sans partage sur la vie politique sénégalaise. Dernier directeur de cabinet de Léopold Sédar Senghor, il fut ensuite l’un des dauphins putatifs de son successeur, Abdou Diouf, dont il avait été plusieurs fois le ministre. »

BBC Afrique pour sa part après avoir évoqué le brillant parcours du défunt à la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université de Dakar, puis à l’École nationale d’administration de Dakar, et son ascension à la vitesse de l’éclair sous le régime d’Abdou Diouf à travers différents postes ministériels stratégiques, revient sur le fameux clash en 1996 avec le parti socialiste. « Après son limogeage du gouvernement, il crée en 1996 le courant du Renouveau démocratique.
Durant les législatives de 1998, il va faire alliance avec Doudou Sarr, Mahmoud Saleh et Talla Sylla et réussit à obtenir 11 sièges sur les 140 que comptait l’Assemblée nationale.
A la présidentielle de 2000, il sortira quatrième avec 7,1 % des voix au premier tour. Son soutien apporté au président Diouf au second tour du scrutin avait fait éclater son parti. »

Rfi également n’a pas été en reste, à propos de Djibo Ka « Homme politique autant respecté que craint ». Le journal évoque l’hommage rendu par l’assemblée nationale à l’ancien député parti le jour de l’installation de la 13e législature. « Electrisés par le débat sur l’absence de Khalifa Sall, les députés se sont immédiatement tus lorsqu’ils ont compris qu’Abdoulaye Makhtar Diop avait une mauvaise nouvelle à annoncer. « Le ministre d’Etat Djibo Kâ vient de nous quitter. Paix à son âme. », écrit Rfi avant de poursuivre.

Dans les travées de l’Assemblée, les députés sortent pour évoquer Djibo Kâ. « Nous avons appris à militer, à servir le pays, à l’ombre d’un homme comme Djibo Kâ », confie le porte-parole du PS, Abdoulaye Wilane.

Même ceux qui ont critiqué, combattu politiquement Djibo Kâ comme Mamadou Diop Decroix, lui reconnaissent une stature d’homme d’Etat : « Je n’étais pas d’accord avec le pouvoir en place, mais je peux apprécier l’homme qu’il était. Il avait des qualités, et pour moi c’est cela qui est important aujourd’hui. »

Amadou Lamine MBAYE

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