Le Conseil de sécurité des Nations Unies, sous la co-présidente du Sénégal et des Etats Unis, se rendra en visite à Djouba (Soudan du sud) du 2 au 4 septembre et puis a Addis Abeba (Ethiopie) le 5 courant pour mieux s’enquérir de la situation politique, sécuritaire et humanitaire du Soudan du Sud et appuyer le processus de stabilisation de ce pays durement éprouvé par le conflit qui l’affecte depuis les premières heures de son indépendance en 2011.
L’effervescence qui avait accompagné l’indépendance du Soudan du Sud a vite laissé place à un bourbier tragique avec son corollaire de pertes en vies humaines et de déplacés internes, faisant des populations civiles les premières victimes de ce conflit regrettable.
Cela avait amené le Conseil de sécurité, déjà dans sa résolution 2155 (2014) à placer la protection des civils, notamment les femmes et les enfants, au cœur du mandat de la Mission des Nations Unies pour le Soudan du Sud (MINUSS). Il en est de même de ses résolutions subséquentes 2223 (2015) ou encore 2252 (2015).
Faisant suite aux affrontements intervenus à Djouba 7 juillet 2016, les membres du Conseil de sécurité particulièrement choqués et outrés par les attaques contre les complexes des Nations Unies et les sites de protection des civils à Djouba ont condamné ces violences dans deux communiqués à la presse les 9 et 10 juillet 2016.
Par la suite les Etats de la région, lors du deuxième Sommet extraordinaire de l’IGAD plus sur la situation au Soudan du Sud ont indiqués dans un Communiqué du 5 août 2016, leur intention de déployer une Force de protection régionale aux fins d’aider au règlement de la crise dans ce pays.
La résolution 2304 que le Conseil de sécurité a adopté le 12 août 2016 prolonge le mandat de la MINUSS jusqu’au 15 décembre prochain avec l’intégration d’une Force régionale de protection créée pour une période initiale venant à expiration à la fin du mandat de la mission.
Initiée dans ce contexte, la mission du Conseil de sécurité au Soudan du sud et à Addis Abeba, prévue du 2 au 5 septembre 2016, sous le leadership du Sénégal et des États Unis d’Amérique poursuit les objectifs suivants :
Processus politique
– Souligner qu’il ne peut y avoir de solution militaire à la situation au Soudan du Sud et que l’Accord sur la résolution du conflit en République du Soudan du Sud est le cadre pour la paix durable, la réconciliation et la cohésion nationale au Soudan du sud ;
– Exprimer la préoccupation du Conseil de sécurité sur l’état du processus politique et y impliquer davantage le gouvernement de transition d’unité nationale et la société civile, y compris les représentants des femmes ;
– Encourager le gouvernement de transition d’unité nationale à créer un environnement favorable à toutes les parties pour travailler à la mise en œuvre complète et immédiate de l’Accord, en vue de favoriser une amélioration rapide de la situation du peuple sud soudanais ;
Situation sécuritaire
– Exprimer les graves préoccupations du Conseil de sécurité s’agissant de la situation de sécurité, y compris sa préoccupation face à la violence et ses conséquences humanitaires désastreuses, ainsi que les violences basées sur le genre et celles ethniques répandues à travers le pays, et appeler à la cessation immédiate des hostilités.
– Souligner la nécessité urgente de mettre fin à toutes les formes de violence sexuelle et sexiste, demander des comptes aux responsables de ces crimes commis au cours des récents affrontements à Djouba, et dans tout le pays, et prévenir de nouvelles attaques. Exhorter davantage l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) et l’APLS-IO (dans l’opposition) à prendre des mesures concrètes, spécifiques et limitées dans le temps ;
Lors de l’étape d’Addis Abeba, le 5 Septembre 2016 la mission aura pour objectif d’échanger avec les partenaires régionaux sur les dimensions politiques et sécuritaires de la crise au Soudan du Sud et de se consulter avec ces derniers sur le déploiement de la Force de protection régionale de la MINUSS.
Par ailleurs une séance d’information sur les efforts de l’Union africaine pour mettre en place la Cour hybride pour le Soudan du Sud sera tenue.
Enfin, le Conseil va continuer de soutenir et d’encourager l’engagement continu des partenaires régionaux pour faire face à la crise politique et sécuritaire au Soudan du sud.