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La Presse Sénégalaise, ce Monstre ! (Par Alioune Ndao)

Au Sénégal les journalistes se font de plus en plus rares, par contre, une presse sans conscience se développe au détriment du travail journalistique. Une presse minée par la course au sensationnel, gangrenée par la nullité des red-chefs et l’inconscience des pigistes. On publie n’importe quoi, n’importe comment. On n’ essaie même pas, de là, où on est de faire de l’auto -censure, pour essayer de savoir, si cet article peut porter tort au pays, aux Institutions ou à nos intérêts tout court. Puisque la conscience vole bas, on publie bas, et le niveau, volant au ras du sol, la presse Sénégalaise est devenue, ce qu’elle est maintenant. Une presse à bulles, où, tout est faits divers ou de divers faits. Les seuls articles pertinents dans la plupart des journaux, sont les contributions des lecteurs. Et, le pire, c’est que cette presse de bas étage a formaté une génération de lecteurs qui ne lisent plus, que des faits divers. Les journaux les plus lus, sont les journaux à sensation, les émissions les plus écoutées, sont les émissions qui détruisent des vies et des familles. Des ignares, sortis de la boue nauséabonde de l’inculture et de la méconnaissance, tiennent haut le pavé de la cacophonie « journalistique ». Cette presse de la paresse intellectuelle , de l’incurie et de l’irresponsabilité, elle doit même, être combattue et non, servir de cheval de bataille contre le régime en place. Combattre cette presse de caniveau, est une urgence nationale pour tous les intellectuels, les éducateurs et les accros de la lecture, qui dépensent leurs sous, pour finalement se voir, gaufrer d’articles vides, d’analyses de borne-fontaine et de révélations malsaines qui ne nous emmènent nulle part, que vers la médisance. Cette presse à titres, sans contenus, est en train de tuer le débat et l’approche intellectuelle critique, qui donne aux usagers, les outils d’analyse, pour comprendre l’information. Au Sénégal, les journalistes, ne font plus la presse. La presse est entre les mains d’agents commerciaux, tourmentés par le gain et de dirpubs, affairistes. Le monstre, c’est cette presse- là.
L’affaire Lamine DIACK illustre mon propos. La plupart du public a accès aux informations publiées par les journaux Le Monde et l’Equipe, il suffit juste d’aller sur Internet ou dans les sites de ces organes. Le travail de la presse ne devrait pas de nous servir les contenus des articles publiés, mais de mener des investigations sur la véracité des assertions contenues dans ces articles. De simples internautes ont pu dialoguer avec les auteurs des articles, d’ailleurs, c’est le harcèlement subi de la part des internautes qui a motivé le démenti du journaliste du Monde. Dans cette malheureuse affaire qui ne concerne que Lamine DIACK, la presse s’est empressée de ratisser large, les journalistes se transformant en commentateurs et en incitateurs aux commentaires. A quelle fin ? J’avoue que je me pose toujours la question. Le simple bon sens demandait de cadrer le débat dans les proportions dans lesquelles, il ne devrait jamais sortir ou si jamais, il devrait en sortir, que ce soit par le cheminement judiciaire dans lequel il se trouve. C’est-à-dire une affaire Lamine DIACK, car quel que soit les dégâts collatéraux causés ici ou là par les déclarations de ce coupable, cette affaire ne concerne que lui. Les faits et démentis l’ont prouvé.
Et puis, de qui se moque cette presse ? La corruption généralisée, presque légale qui gangrène tous les corps sociaux Sénégalais, les touche de manière visible. Depuis quand, demande – t – on dans ce pays l’origine d’une fortune ou simplement, l’explication d’un train de vie. La presse invite chaque jour sur ces plateaux ou dans ses pages, des personnages qui débarquent de voitures qui coûtent l’équivalent d’un an de leur salaire d’ancien ministre ou directeur ou vont dans des domiciles cossus que 50 ans de salaire de Ministres ou Directeurs ne pourraient payer. Se sont-ils jamais posé la question de la provenance de tout cela.
Les Sénégalais ne sont pas demandeurs d’une morale ou d’une moralité politique sans faille, en tous cas, je n’en ai jamais entendu parler, si ce n’est par des démagogues qui savent très bien, que dans ce pays, l’argent n’a aucune odeur, la seule exigence, c’est de le partager. Je suis tenté de dire que personne n’est propre dans ce pays ou ceux qui le sont, sont considérés comme des tire – au – flanc.
La presse a t – elle jamais organisé un débat, la veille d’élections sur les immenses moyens déployés par certains candidats dont on ne connaît aucun travail, sinon, » j’ai eu à occuper certaines fonctions », certaines fonctions qui devraient rendre riche certainement à vie. Si la presse n’a jamais fait ce travail en amont, c’est pas en aval qu’elle nous sera utile.
Alors, depuis quand, cette presse est devenue gardienne de la vertu du vice.
Faites du journalisme messieurs.

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