Des voix s’élèvent, certaines pour s’interroger et d’autres pour critiquer la participation aux élections du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) de mouvements politiques ou de la société civile qui étaient du Camp du NON aux élections référendaires du 20 mars dernier. Elles relèvent en cela un paradoxe et soutiennent que la cohérence aurait voulu que ces mouvements s’abstiennent de prendre part à ces joutes électorales. Leur position repose sur une supposée incompatibilité entre le fait de décrier un projet et chercher à bénéficier des avantages de celui-ci. Vu sur cet angle aussi simpliste, on serait tenté de cautionner leur idée.
Cependant, ce regard occulte les réalités républicaines qui différent des rapports privés. Si on restait, par parallélisme, dans l’esprit de leur position, beaucoup de Sénégal contesteraient Macky Sall comme président de la république car 74% parmi eux ont voté contre lui au premier tour des présidentielles de 2012 et 35% au deuxième tour. Le peuple avait décidé, à 65%, de lui confier les rênes du pays. Les 35% restants se sont rangés derrière la décision du peuple et certains ont sans doute bénéficié de sa gouvernance. Devrions-nous parler de paradoxe si une famille qui avait voté contre le candidat Macky Sall au deuxième tour est bénéficiaire de la bourse sociale instaurée par le président Macky Sall? Les partis politiques ou mouvements de la société civile qui avaient voté contre le candidat Macky Sall ne devaient en principe accepter aucune collaboration avec le président Macky Sall (pas même un dialogue national sous son appel et son autorité), ou accepter de lui un quelconque privilège comme celui de la grâce présidentielle entre autres. Evidemment, la réponse à toutes ces interrogations est non car nous sommes dans une République où rien dans l’Etat n’est propriété privée de ceux qui incarnent les institutions, même pas du président!
Les contradictions électorales et politiques ne sont pas antagonistes aux réalités institutionnelles et républicaines, elles peuvent être complémentaires. La démocratie c’est aussi l’obligation de se plier aux arbitrages légaux, dont celui du peuple après des élections. Le peuple a décidé que HCCT soit désormais une institution du pays. Le courant du NON s’est plié à cette décision. Il doit, par conséquent, en tiré les conséquences politiques en accordant un respect républicain dû aux institutions. Le Haut conseil des collectivités territoriales à l’instar de l’assemblée nationale doit constituer un lieu symbolique de la vitalité démocratique dont chaque acteur est tenu d’aider à sa réalisation. C’est pourquoi, le temps de son existence, il doit bénéficier de la présence de représentants de qualité. Les opposants doivent l’intégrer et c’est d’ailleurs par l’intérieur, qu’on peut combattre efficacement une institution « inutile ». Nous sommes quasi unanime à constater que l’état actuel de notre assemblée nationale n’est pas satisfaisant, pourtant il serait contre productif de la bouder. C’est dans ce sens, entre autres, qu’il faudra voir la participation de certains acteurs du NON aux élections du HCCT.
Il s’y ajoute que les raisons avancées par les tenants du « non » au référendum n’étaient pas homogènes. Certains visaient à sanctionner un reniement honteux du président de la République, tandis que d’autres à manifester un désaccord sur quelques points du projet,…Certainement, se trouvaient dans le Camp du NON ceux qui étaient en parfait accord avec la création du HCCT. C’est pourquoi dire de manière péremptoire que le Front du NON n’est pas cohérent en participant aux élections des représentants du HCCT, me semble superficiel et constitue probablement une posture politicienne. Toutefois, y participer ne signifie guère que l’on cautionne la création de cette institution Ma profonde conviction est qu’elle doit être supprimée dès qu’une nouvelle majorité émanant du Front du NON sera en place.
Je pense que les partis politiques gagneraient beaucoup à se garder d’émettre des positions qui prennent systématiquement en compte des intérêts partisans qui pour l’essentiel ne participent pas à la consolidation de notre jeune démocratie.
Dr Serigne Dieng
LDR/yessal Paris
Et qu’est ce que vous voulez, on est en démocratie et en république, si au cours d’une élection la majorité des sénégalais estiment qu’il faut mettre en place une institution comme le HCCT mais l’opposition républicaine ne peut que suivre cette décision du peuple sénégalais…il faut que sénégalais kham li Gnu beug akk impact vote conséquences yii mou am sunu quotidien