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La médiocrité en prime time : Quand l’opinion publique est prise en otage*
Dentsu-Bal

La médiocrité en prime time : Quand l’opinion publique est prise en otage*

La médiocrité en prime time : Quand l’opinion publique est prise en otage*

L’espace médiatique sénégalais, autrefois un bastion de réflexion et de débat constructif, est aujourd’hui gangrené par une vague de chroniqueurs de pacotille, de journalistes partisans et de charlatans numériques. Ces nouveaux acteurs du paysage audiovisuel et digital, souvent sans éthique ni rigueur intellectuelle, transforment les plateaux de télévision, les ondes radio et les chaînes YouTube en arènes où le bruit et la médiocrité écrasent toute tentative de pensée critique. À travers un mélange de populisme, de manipulation et d’arrogance, ils sapent les fondements du journalisme et participent activement à la désinformation de masse.

Le sociologue Pierre Bourdieu dénonçait déjà l’influence toxique de certains médias dans la construction de l’opinion publique, expliquant comment les journalistes et chroniqueurs pouvaient orienter la perception du réel à travers des biais idéologiques. Au Sénégal, cette dynamique a atteint un niveau critique : les médias ne sont plus des lieux d’information, mais des plateformes de règlement de comptes, de sensationnalisme et de manipulation. Le débat y est devenu une parodie, où la nuance est bannie au profit de discours tranchés et dogmatiques.

D’un point de vue psychologique, l’attitude de ces chroniqueurs relève du narcissisme pathologique. Obsédés par leur propre image, ils n’interviennent pas pour éclairer le public, mais pour s’imposer comme figures d’autorité. Leur arrogance n’a d’égal que leur incompétence, et leur refus du contradictoire témoigne d’une fragilité intellectuelle profonde. Freud parlait du « moi surdimensionné », un état où l’individu se sent investi d’une mission quasi divine de dire la vérité, même au mépris des faits. Dans cette logique, la parole n’est plus un outil de dialogue, mais une arme de domination.

Le phénomène est encore plus inquiétant lorsqu’on l’analyse sous l’angle criminologique. La propagation de fausses informations, la diffamation, l’incitation à la haine et la manipulation des faits contribuent à un climat de tension sociale exacerbé. Certains de ces chroniqueurs, véritables pyromanes médiatiques, attisent les clivages ethniques, religieux ou politiques, jouant avec les émotions du public pour mieux le manipuler. À force de présenter le monde sous un prisme simpliste et binaire, ils nourrissent la radicalisation des opinions et compromettent la cohésion nationale.

La philosophie antique, notamment avec Platon, nous mettait déjà en garde contre ces « marchands de discours », qui privilégient l’illusion à la vérité. Aujourd’hui, nous assistons à une dérive où la parole a perdu sa valeur, remplacée par le vacarme. Le principe de la « démocratie du bruit » s’impose : celui qui crie le plus fort a raison, indépendamment de la pertinence de son propos. Cette dictature du vide intellectuel est une menace pour la société, car elle appauvrit le débat et enferme les citoyens dans des visions tronquées de la réalité.

Il est donc urgent de réhabiliter un journalisme sérieux, fondé sur la rigueur et l’éthique. Les médias doivent cesser d’être des tribunes pour des imposteurs et retrouver leur vocation première : informer, analyser et éduquer. De même, les citoyens doivent apprendre à filtrer les discours et à exercer leur esprit critique face à cette avalanche de contenus toxiques. Car une société où la parole est confisquée par des charlatans médiatiques est une société qui court à sa perte, incapable de discerner le vrai du faux et de construire un avenir sur des bases solides

Vieux Macoumba MBODJ

Sociologue

6 COMMENTAIRES
  • Raak

    Ils se croient injustisiable ces manges merde 💩

  • lif

    Si j’avais le pouvoir je fermerai sen TV, walf, s’en limites, tfm, public SN,

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    kz891s

  • Jock

    Et malheureusement c’ est de cette infâme et minable manière que le Pastef est aujourd’hui là. Comme le dit l’ adage Wolof njeexaat, fo for doom, delloo fa day loxo alors faut pas s’ alarmer pour ça.
    Dites leur Ku nu fay sa bor nga mer, la nga leble wóon moo baaxul. Walla ?

    • Oeil de Cheikh

      LA PAREESE DE LA PRESSE SENEGALAISE

      Une grande partie des médias sénégalais court après le buzz, pas la vérité. Le sensationnel prime, les polémiques stériles envahissent les plateaux, pendant que les débats constructifs, éducatifs et porteurs de progrès sont relégués au second plan.

      La presse, pourtant considérée comme le quatrième pouvoir, trahit sa mission quand elle choisit le bruit au lieu de la lumière. Elle devient complice du silence sur les sujets essentiels.

      Au lieu d’enquêter, beaucoup préfèrent recycler les récits venus de l’Occident. Où est la rigueur journalistique ? Où est l’effort de vérité ?

      Depuis que la dictature du « pouce levé» règne, le contenu ne vaut plus que par le nombre de vues et de “likes”. Les créateurs s’y soumettent, et le public, complice, s’en satisfait. On ne lit plus, on ne commente plus, on consomme passivement.

      Résultat : une paresse intellectuelle inquiétante gangrène nos médias — pas tous, certes, mais bien trop nombreux.

      A quand joueront-ils le rôle de 4ème pouvoir?

      Devraient-ils laisser ce 4ème pouvoir au peuple?

      Après avoir vaincu la dictature avortée de Macky Sall, nous devons faire face à la dictature du « pouce levé » (du LIKES) pour que la force de l’argument devienne notre socle pour construire un Sénégal souverain, juste et prospère.

      Sénégal, Niokobok. Il ne faut jamais l’oublier. Il ne se développera pas uniquement pour les uns et s’appauvrir pour autres.

      Que Dieu bénisse encore et encore le Sénégal

      Signé: Oeil de cheikh
      Facebook.com/oeil.de.cheikh/

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    opoegu

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