La légitimité de la société civile face à celle des élus au Sénégal

La question de la légitimité de la société civile par rapport aux élus est un débat récurrent au Sénégal depuis les indépendances. Avec l’élection du président Bassirou Diomaye Faye en 2024, ce sujet revient en force. La société civile a joué un rôle crucial dans la préservation de la démocratie lorsque le régime de Macky Sall cherchait à entraver l’alternance politique. Elle a mobilisé des ressources nombreuses pour éviter un recul démocratique. Cependant, depuis l’élection de Faye, un enjeu apparaît : certains acteurs politiques pourraient tenter d’approprier la victoire, oubliant le rôle de la société civile et d’autres contributeurs. »
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Il est crucial de reconnaître que le changement politique au Sénégal n’est pas uniquement l’œuvre des partis. La société civile réclame le respect des engagements du nouveau président, rappelant son rôle indispensable dans l’action publique. Un nouveau cadre politique exige la mobilisation de toutes les forces vives, tant politiques que civiles. Il est donc essentiel de clarifier la place et le rôle de la société civile. Cet article se propose de revisiter les bases historiques et sociales des deux formes de pouvoir, d’expliquer leur coexistence et d’analyser les conflits possibles.
Quelques acteurs politiques posent la question de la légitimité de la société civile vis-à-vis des urnes. Cette question est complexe, et l’article évite une opposition simpliste pour explorer plutôt les interactions entre légitimité élective et morale. Une analyse des fondamentaux de ces deux formes d’autorité est proposée, examinant leur rôle face aux défis démocratiques actuels.
La légitimité élective est issue du vote, un élément central de la démocratie. Cependant, elle peut s’affaiblir si elle n’est pas appuyée par des actions concrètes. Des exemples comme Abdoulaye Wade et Macky Sall montrent comment une légitimité acquise par les urnes peut être compromise par de mauvaises pratiques de gouvernement. La carrière politique est souvent motivée par l’accès et le maintien au pouvoir, parfois au détriment de l’intérêt collectif. De plus, le mode d’organisation des élections législatives au Sénégal pose la question de la véritable représentation populaire.
En revanche, la légitimité de la société civile repose sur des valeurs morales et l’engagement pour l’intérêt général. Elle est représentée par des acteurs variés tels que les intellectuels, les artistes et les religieux, qui agissent pour les causes collectives. Ces acteurs ont une légitimité durable ancrée dans l’histoire et les valeurs nationales. Certains, comme Serigne Cheikh Gaïnde Fatma et Amadou Makhtar Mbow, sont des exemples de figures ayant influencé de manière significative sans mandat électif. La société civile incarne souvent une vision plus à long terme, libre des contraintes électorales.
L’entrée en politique est un défi pour la société civile, qui risque de perdre sa légitimité morale dans ce processus. Des figures comme Youssou Ndour ont illustré que la transition de la société civile à la politique peut entraîner une dilution de leur influence. Pour maintenir leur crédibilité, ces acteurs doivent éviter les compromissions et rester fidèles à leurs idéaux. Cependant, la société civile peut aussi enrichir le débat public à condition de rester indépendante des jeux partisans.
En conclusion, la société civile est un partenaire essentiel pour la gouvernance démocratique, apportant une expertise et un engagement pour l’intérêt général. Les régimes qui minent la légitimité civile s’engagent sur la voie de l’autoritarisme, comme le montre l’histoire récente. La collaboration entre les élus et la société civile est fondamentale pour un équilibre démocratique sain. Le Sénégal doit poursuivre dans cette voie pour réaliser les espérances de changement démocratique incarnées par l’élection de mars 2024.
Ton discours trop long ! Trop de bla bla !