La Haute Cour de justice ne doit pas devenir un outil de règlement de comptes !

La Haute Cour de justice ne doit pas devenir un outil de règlement de comptes !

Le Sénégal vient de réussir une nouvelle alternance politique, saluée par l’Afrique et le Monde. Ce nouveau moment d’espoir doit être un point de départ pour refonder l’action publique et la rendre plus percutante selon le vœu des Sénégalais, singulièrement de sa jeunesse, et non être une occasion d’instrumentaliser les Institutions à des fins politiciennes.

L’annonce de résolutions de mise en accusation d’anciens Ministres devant la Haute Cour de justice interpelle tous les Sénégalais. Cette Cour, prévue par la Constitution, est une juridiction d’exception. Elle ne peut être utilisée pour des règlements de comptes ou des justifications politiques post-électorales. Ni l’exemplarité, encore moins la rupture ne se construisent dans la vengeance. Les faits doivent précéder les accusations, pas l’inverse.

Or, dans plusieurs cas évoqués, les bases juridiques semblent fragiles, les preuves incertaines (la parole de l’un contre l’autre, si l’un n’est pas en fuite) et la procédure engagée dans un climat de suspicion. Le Sénégal dispose pourtant d’institutions de contrôle performantes (Cour des comptes, IGE, OFNAC). Pourquoi les contourner ? Pourquoi précipiter une justice d’exception au détriment des voies ordinaires ?

Même si ce que nous vivons présentement nous laissent perplexes, avec les nombreuses arrestations, dont celles qui sont les plus préoccupantes concernent entre autres nos champions économiques. Au-delà du droit, est-ce une culture de la peur qu’on cherche à installer ? Celle qui découragerait les Ministres et autres fonctionnaires d’agir, par crainte d’être poursuivis à chaque alternance. Celle qui fragilise la continuité de l’État.

Gouverner, c’est prendre des décisions. Si chaque acte est susceptible d’être retourné politiquement, qui osera encore assumer ses responsabilités ? Il faut entendre et comprendre les attentes du peuple : justice, transparence, mais surtout cohésion, emploi, santé, éducation, sécurité, une bonne campagne agricole et j’en passe.

Le pays attend des réformes structurelles, pas des spectacles judiciaires téléguidés. Notre démocratie ne sortira renforcée que si nous faisons preuve de hauteur. La majorité parlementaire de cette XVème législature a la double responsabilité de convaincre qu’elle n’est ni mécanique ni au service de la vengeance, mère de la division et de la déconstruction.

Attention à la dérive de la justice sélective ! Le seul défi qui vaille pour la majorité est celui de donner à nos Institutions leur sens de protéger l’intérêt général, dans le respect de l’Etat de droit, de la Démocratie et de la République, gage de la respiration socioéconomique dont nous nous éloignons de jour en jour.

Mme Zahra Iyane THIAM DIOP

Ancien Ministre

9 COMMENTAIRES
  • Bella

    Madame respectez la justice et les juges. Vous n’êtes pas plus dignes que les magistrats qui font leur travail comme les ministres ou les députés. Avec vos insinuations, vous accusez la magistrature de parti pris

  • Ly

    Vous même devrez rendre compte et attendre ton tour….c maintenant que vous vous manifestez pffff après avoir mis ce pays à genoux et pour terminer vous n’avez pas de leçon à donner.

  • Sabs

    Mais ces gens-là insultent notre intelligence en s’employant à nous faire croire que ces poursuites menées contre des anciens dignitaires du régime passé est sans aucun fondement factuel feignant.d’ignorer qu’elles ont pour base un rapport élaboré par des membres émérites de l’une des institutions les plus rigoureuses de ce pays et des procès verbaux d’enquête de police dans lesquels des dage ont déclaré avoir illégalement sous la dictée de leur ministre de tutelle et voulez que ces ministres qui ont été citées soient épargnées. Quelle mauvaise foi que de réfléchir ainsi.Et que dites voys lorsqu’un autre ministre en charge du département de la justice déclare urbi et orbi avoir diplomatiquement restitué la somme de 50 millions que lui avait remise par quelqu’un qui l’a ouvertement accusé de corruption avec la confirmation de son directeur des constructions. Et voulez que tout ça soit par perte et profit.Le feraient-il diomaye et sonko auraient lâchement trahi le peuple qui dans sa majorité les soutient dans cette entreprise salutaire de la reddition des comptes

  • Lamine Diop

    Madame, il faut savoir raison garder.
    Si on vous appliquait votre propre remède contre vos opposants les stades sénégalais seraient tous remplis.
    Ce ne sont pas les autorités qui vous veulent du mal.
    C’est nous les Sénégalais qui voulons que vous rendez compte sur votre gestion des 12 dernières années et surtout pour tout le mal que vous nous avez fait.
    Si Pastef n’en est pas capable nous les dégageront pour les remplacer par d’autres qui vous traqueront jusqu’au dernier.
    Seulement les coupables payeront vous pouvez avoir cette assurance, un chose que vous ne nous aviez pas donné.

  • Dioh

    De quoi as tu peur ?

  • Zack

    Avec le crei, l’afnac t’avais fermé ta bouche 🤫🤯, continue à la fermer🤯 🤥

  • Amza

    Madame soyez sérieuse quand même. Honnêtement y’a rien de règlement de compte . Vous allez voir des ministres, des responsables de l’Apr qui ne seront pas inquiétés parce qu’ils n’ont rien fait.. en plus ce rapport c’est sous Maky

  • DioufDiouf

    L’APR qui est un vaste réseau mafieux, de délinquants, de criminels (fonciers, sanguinaires, économiques, financières) dont le chef de gang est macky sall, n’existe plus. Pas même besoin de le dissoudre. Il se dissout tout seul dans l’air ambiante. Bon débarras.

    • niul

      Vous confondez réédition des comptes et règlement de compte.
      Le rapport Covid a été produit en 2023, enquêtes menées en 2022. Ceux qui n’ont rien à se reprocher n’ont rien à craindre.

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