Ces résultats, si l’on en croit Papis Sané, chargé de suivi des filles victimes de mariages et grossesses précoces au Centre Ado de Kolda, sont le fruit d’une vaste campagne de sensibilisation et d’information menée contre ces phénomènes. Pour réussir ce pari, les jeunes filles, principales victimes de ce fléau, ont été impliquées dans ce combat pour la sauvegarde de leur dignité. C’est dans cette optique que s’inscrit la mise en place des clubs des jeunes dans les différents quartiers et certains établissements scolaires de la commune.
Selon le Soleil, il s’agit notamment des collèges d’enseignement de Gadapara et de Sikilo nord qui viennent d’installer leur club de jeunes filles. Si l’expérience s’avère concluante, le Centre Ado va poursuivre le processus dans les autres collèges d’enseignement et peut-être même dans les lycées de la commune. Au total, 20 clubs ont été installés dans la commune dont 18 dans les quartiers et 2 dans les collèges. Des clubs similaires ont également été installés dans les communes de Bagadadji, Coumbacara, Salikégné, Médina Chérif ainsi qu’à Thiara, un village situé dans la commune de Dialambéré.
Une initiative saluée par les bénéficiaires qui espèrent ainsi venir à bout de ce phénomène qui empoisonne la vie de nombreuses jeunes filles. « Nous avons eu à installer dans l’ensemble des quartiers de la commune de Kolda ce qu’on appelle clubs des jeunes filles. Ces jeunes filles vont prendre en charge leur problématique et discuter entre elles des moyens de lutter contre ce fléau. Après cette stratégie, nous avons pensé installer des clubs des jeunes filles dans les établissements scolaires parce qu’il y a eu beaucoup de grossesses dans les écoles de la commune », déclare Papis Sané. De nombreuses jeunes filles ont abandonné leurs études à la suite d’une grossesse non désirée ou d’un mariage forcé.
Le Centre Ado cherche, à travers cette initiative, à aider les jeunes filles à poursuivre leurs cursus scolaires jusqu’à l’université pour devenir des cadres compétents afin de servir leur nation au même titre que les garçons. La pauvreté des ménages, le manque de soutien de certains parents à leurs enfants, la recherche effrénée d’argent par les jeunes filles pour s’acheter des habits et des produits cosmétiques et payer les frais scolaires sont les principales causes des grossesses précoces, selon Papis Sané.