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Khadija Seck : Conter l'Afrique aux enfants d'ici et d'ailleurs...

Elle s’appelle Khadija Seck, fondatrice de « The Balafon Project », qui a pour but de créer du contenu littéraire et artistique afin de montrer « la beauté, la richesse et la culture du Sénégal et du continent africain aux enfants de la diaspora et sur le continent« . De manière plus large, « The Balafon Project » cible tous les enfants, ainsi que tous les passionnés et curieux du Sénégal et de l’Afrique.

Elle est aussi l’auteur et l’illustratrice de « Alima et le balafon magique », qu’elle a d’ailleurs présenté ce mois de juillet à Dakar. Ce livre est le premier d’une collection à venir, dont le but est de faire découvrir les différents aspects de la terre d’origine d’Alima, l’héroïne de l’histoire.

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Un parcours…

Khadija Seck s’est entretenue avec Senego. L’auteur d’ « Alima et le balafon magique », qui a fait ses études jusqu’à l’âge de 16 ans au Sénégal, est partie poursuivre son aventure avec ses parents au Brésil, où elle a obtenu son Baccalauréat littéraire. Après le Bac, elle est allée en classes préparatoires littéraires au lycée Louis Le Grand à Paris. « Bien que je préparais les concours d’entrée aux grandes écoles de commerce, j’ai fait le choix de suivre les classes prépa littéraires et non économiques, parce que je voulais me donner encore deux ans à étudier des matières qui me passionnaient vraiment, telles que les langues et civilisations, la littérature, la philosophie etc« , confie notre interlocutrice, qui a ensuite travaillé en tant que business analyst dans l’immobilier commercial, c’est-à-dire dans la gestion de centres commerciaux en Europe…

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…Une inspiration…

Pour en revenir à son œuvre, « Alima et le balafon magique », Khadija Seck de souligner que « l’idée est venue de ma nièce Alima Rose, une petite fille de six (6) ans) née et élevée dans la diaspora. Lorsqu’elle avait deux ans, ma mère lui a offert un balafon qu’elle adorait… Cela m’a donné l’idée d’écrire l’histoire d’une petite fille de la diaspora à qui sa grand-mère offre un balafon magique dans lequel vit un génie, qui l’emmène à la découverte de sa terre d’origine, celle de ses parents… »

…Pour connecter les enfants…

Elle essaye ainsi à travers ce livre, de connecter les enfants, qu’ils soient en Afrique ou dans la diaspora, avec la terre de leurs origines. « C’est aussi parti d’un constat selon lequel aujourd’hui, il est difficile pour les parents qui élèvent des enfants aussi bien dans la diaspora qu’au Sénégal même, de trouver des ressources qui racontent de manière ludique, éducative et qualitative nos histoires, nos réalités et nos imaginaires à nos enfants. Donc, lorsque j’ai fait le choix d’entreprendre une reconversion professionnelle en tant qu’illustratrice, il m’a semblé tout naturel de travailler à combler ce manque« , précise Mme Seck.

Face à la crise de la lecture chez les enfants…

Elle essaye de passer un message aux enfants « par un biais d’abord littéraire, mais je ne m’interdit pas d’étudier d’autres types de médias comme les dessins animés, pour que mon message puisse atteindre le plus grand nombre d’enfants. Pour l’instant, j’ai voulu commencer par la littérature d’abord parce que j’ai cette fibre littéraire en moi. J’ai toujours aimé lire, écrire, et dessiner ; j’ai donc rassemblé ces passions dans le mode d’expression qu’est le livre-jeunesse. L’autre raison est que je veux encourager les enfants à retourner à la lecture« , qui est quelque chose de « vraiment important » pour elle, et qu’elle considère comme une des choses les plus « transformatrices » dans sa vie. Ce, au moment où l’amour de la lecture, chez les enfants au Sénégal, se perd davantage. Elle essaye ainsi en tant qu’acteur, d’apporter sa « très modeste » pierre à l’édifice face à cette crise de la lecture.

Plusieurs raisons…

Pour Khadija Seck, les écrans peuvent, de prime abord, sembler plus « interactifs aux yeux des enfants, que la lecture qui demande un effort de concentration… Ce que je propose, c’est de leur faire la lecture dès le plus jeune âge, afin de leur montrer très tôt le côté vivant et ludique du récit. C’est ce que j’essaye de faire à travers les sessions de lecture que j’organise : j’interagis avec les enfants de manière à ce que, au-delà des mots, le texte prenne vie, stimule leur imagination et les invite à se créer leur propre monde« .

Rompre avec les images négatives sur l’Afrique…

Elle veut aider à transmettre le message selon lequel l’Afrique est un contenant riche qui a beaucoup de choses à montrer à offrir, et ainsi « renverser l’image, malheureusement très répandue, selon laquelle l’Afrique est ce continent pauvre qui a toujours besoin d’aide, où la famine et les guerres sévissent. Je veux en donner une image positive d’abord aux enfants africains, qu’ils soient en Afrique ou à l’étranger, mais aussi aux enfants d’autres régions du monde, car ceux-ci sont tout aussi exposés à cette image négative du continent« .

L’auto-édition, relever le challenge…

À souligner que son livre, « Alima et le balafon magique » est publié en auto-édition, c’est à dire qu’elle n’a travaillé avec aucune maison d’édition. Ce qui, visiblement, n’est pas une chose facile car, de la conception du livre à l’impression, en passant par les canaux de distribution, la communication et le marketing, tout est géré par elle. « Cela a été un vrai challenge, mais également une excellente opportunité d’apprentissage. Pour mener à bien cette nouvelle aventure, j’ai dû faire appel à mes compétences acquises en école de commerce et durant mon expérience professionnelle, mais aussi en développer d’autres et me former sur le tas. Ce n’est pas facile, mais je pense que l’auto-édition peut avoir un bel avenir, parce que le reproche qui lui était souvent adressé, à savoir la qualité souvent mauvaise des ouvrages par rapport à ce que proposaient les maisons d’éditions, est en train de changer. Il s’agit donc d’une voie très intéressante à explorer pour les personnes qui souhaiteraient se lancer…« , conclut Khadija Seck sur Senego.

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Un commentaire

  1. Labou Hermann

    Très intéressant. Je suis Hermann Labou, chargé des partenariats et chercheur à Muna Kalati, une association qui fait dans la promotion de la littérature de jeunesse et des jeux vidéos africains. Pourrais-je avoir le contact de Khadija Seck?


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