Kenya: Manifestations et Contestations Face aux Augmentations d’Impôts

Les Kenyans expriment leur mécontentement contre les augmentations d’impôts proposées dans un projet de loi de finances récemment déposé au Parlement. Le jeudi 20 juin 2024, les rues de Nairobi ont été le théâtre de manifestations violentes. Les manifestants ont démonté des caméras de vidéosurveillance, incendié des pneus et bloqué des routes avant d’être dispersés par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes.
Le droit de manifester pacifiquement est protégé par la Constitution kenyane, mais les organisateurs doivent informer la police à l’avance. Habituellement, la police autorise les manifestations sauf en cas de problèmes de sécurité. Pourtant, mardi, plus de 200 manifestants ont été arrêtés lors de rassemblements similaires.
Des propositions fiscales majeures du projet de loi ont été révisées après une réunion entre les législateurs du parti au pouvoir et le président kenyan William Ruto. Le président de la commission des finances, Kuria Kimani, a annoncé le retrait de la proposition d’introduire une taxe sur la valeur ajoutée de 16 % sur le pain et la modification d’autres prélèvements controversés. En particulier, la taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules à moteur prévue pour être appliquée à l’assurance a été ajustée, et une taxe sur les produits polluants sera désormais appliquée uniquement aux produits importés pour encourager la production locale.
Le mois dernier, le président Ruto a justifié les taxes proposées en affirmant que le pays devait atteindre l’autonomie financière. Par ailleurs, les législateurs ont commencé le débat sur le projet de loi mercredi, avec un vote prévu pour lundi. La loi de finances de l’année dernière avait déjà introduit une taxe d’habitation de 1,5 % sur le revenu brut des salariés et doublé la TVA sur les produits pétroliers, la faisant passer de 8 % à 16 %.