Kany Touré : une vie dédiée à la propreté à Kaffrine

Kany Touré, une femme de plus de 60 ans, a laissé une empreinte indélébile sur la ville de Kaffrine par son attachement à la propreté. Pendant de nombreuses années, elle symbolisa cet engagement dans sa communauté, au point d’applaudir les initiatives récentes des autorités locales en matière de nettoiement comme une « réalisation de rêve ». C’est ce qu’a rapporté l’APS dans un récent article.

Dans le confort de sa chambre soigneusement ordonnée, vêtue d’un ensemble jaune et noir, Kany explique avoir « pris sa retraite » après avoir longtemps veillé à la propreté de certains quartiers de Kaffrine. Pour la population locale, elle reste « Madame propreté », une figure emblématique connue pour son zèle matinal à balayer les rues. « Balayer et nettoyer les rues de mon quartier relève juste d’une passion et d’une mission que Dieu m’a confiées sur terre », confie-t-elle aux journalistes de l’APS. Elle se concentre désormais sur son petit commerce pour subvenir aux besoins de sa famille.

Avec plus de 15 ans de bénévolat à son actif, Kany Touré est loin d’être une inconnue à Kaffrine. Depuis sa jeunesse, elle s’est attelée à maintenir des espaces propres, selon les principes inculqués par sa mère. Peu à peu, cette tâche quotidienne s’est transformée en une véritable passion. « Je suis devenue une personne qui n’aime pas voir de la saleté dans son cadre de vie », raconte-t-elle en souriant.

Malgré son engagement, son travail n’a pas toujours été compris. Kany a dû braver des regards sceptiques alors qu’elle nettoyait des dépôts d’ordures sauvages. Armée de son râteau, elle dégageait également le chemin des enfants et de la gare ferroviaire locale. La nuit, elle incérait les déchets, prenant parfois des risques à cause des reptiles qui se cachaient dedans. Pour elle, cette passion était une « arme de résistance ».

Convaincue de l’importance d’un effort collectif pour maintenir un environnement propre, Kany Touré estime que chaque citoyen doit contribuer à cette mission. Sa perception a évolué au fil du temps, et ses voisins la soutiennent désormais, convaincus par « la sincérité de son amour pour la propreté ». Elle se souvient avec gratitude du soutien de l’ancien maire Abdoulaye Wilane, qui lui a procuré des équipements pour son travail.

Femme discrète, Kany Touré a refusé des distinctions publiques offertes pour ses services. Elle n’a accepté qu’un hommage personnel d’une association de son quartier. Un engagement de longue date lui a tout de même permis d’intégrer l’Unité de coordination et de gestion des ordures, devenue la SONAGED.

Pour Kany Touré, l’initiative « Setal sunu reew » du président Bassirou Diomaye Faye concrétise son rêve. Désormais, les habitants du quartier participent plus activement aux efforts de nettoyage. Une évolution qu’elle observe avec satisfaction, même ses voisins applaudissent son rôle inspirant. Cet engagement est relaté par l’APS comme ayant inspiré des générations, notamment chez les femmes, et méritant plus de reconnaissance officielle.