Après une crise électorale qui a paralysé la vie politique du pays le plus pauvre des Caraïbes pendant près de deux ans, Jovenel Moïse a prêté serment mardi.
Elu président d’Haïti en novembre, Jovenel Moïse a prêté serment mardi 7 février à Port-au-Prince. La cérémonie d’investiture a eu lieu sur le terrain où s’élevait le palais présidentiel, détruit en janvier 2010 par le séisme qui a fait plus de deux cent mille morts. Après deux ans de crise politique marquée par une succession de scrutins contestés, la prestation de serment de Jovenel Moïse marque le retour à l’ordre constitutionnel dans des conditions fragiles.
Agé de 48 ans, inconnu sur la scène politique lorsque l’ancien président Michel Martelly le choisit comme dauphin en 2015, l’homme d’affaires, qui a développé une plantation de bananes de mille hectares, a été élu au premier tour de la présidentielle avec 55 % des suffrages. Mais sa légitimité est entamée par la faible participation – de 21 % – et par les contestations de ses principaux compétiteurs, Jude Célestin, arrivé en deuxième position, Moïse Jean-Charles et Maryse Narcisse de la Fanmi Lavalas (« la Famille Lavalas » en créole, le parti de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide), qui ont dénoncé un nouveau « coup d’Etat électoral ».
Surnommé « l’homme banane », Jovenel Moïse pourra cependant compter sur une majorité au Parlement. Son Parti haïtien Tet Kale (PHTK), fondé par l’ancien chanteur Michel Martelly, a remporté les élections législatives. Avec ses alliés, il détiendra la majorité dans les deux chambres.
Avec Le monde