Israël : Faible Taux de Conscription chez les Juifs Ultra-Orthodoxes

Israël : Faible Taux de Conscription chez les Juifs Ultra-Orthodoxes

En Israël, seuls 5% des 24 000 juifs ultra-orthodoxes, communément appelés Haredim, ont répondu aux ordres de conscription pour l’année 2024, selon des informations fournies par un responsable de l’armée israélienne ce mercredi.

Lors d’une réunion de la sous-commission de la Knesset, Shai Tayeb, chef de la branche de planification du personnel de l’armée israélienne, a révélé que « l’armée a émis 24 000 ordres de conscription sur les 80 000 prévus ». Cependant, seulement 1 212 personnes ont effectivement répondu à cet appel.

Face à ce faible taux de réponse, l’armée a intensifié ses efforts pour retrouver les réfractaires. Ainsi, à l’aéroport Ben Gourion, 411 personnes ont été arrêtées et 43 autres ont vu leur départ du pays interdit. Le responsable a également annoncé un durcissement des sanctions à l’encontre des réfractaires, soulignant que « les sanctions actuelles à l’encontre des individus sont insuffisantes ».

La communauté Haredi, représentant environ 13% des 10 millions d’habitants d’Israël, continue de protester contre la conscription obligatoire. Cette situation fait suite à une décision de la Cour suprême du 25 juin 2024, qui a statué en faveur d’un enrôlement obligatoire des Haredim tout en préconisant l’arrêt du financement des yeshivas dont les élèves refusent de servir dans l’armée. Les Haredim mettent en avant que leur priorité est l’étude de la Torah et estiment que leur intégration dans la société laïque représente une menace pour leur identité religieuse.

Sous des accusations de l’opposition, le Premier ministre Benyamin Netanyahu est soupçonné de tenter de rétablir les exemptions pour les Haredim afin de satisfaire ses alliés politiques, notamment le parti Shas et le parti Judaïsme unifié de la Torah, ce qui pourrait mettre en péril la stabilité du gouvernement.

Par ailleurs, malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit ses opérations dans la Bande de Gaza depuis octobre 2023, causant la mort de près de 53 700 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants. En novembre précédent, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la Bande de Gaza. Israël fait également face à des poursuites pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de cette guerre.

Ce texte a été traduit de l’anglais par Mourad Belhaj et relu sur le site de nos confrères de l’agence Anadolu, comme indiqué par les auteurs Abdel Raouf Arnaout et Betul Yilmaz.

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