La France a manifesté sa profonde indignation suite à la démolition, ce mercredi, par Israël, du centre de l’association Al-Bustan situé à Silwan, dans Jérusalem-Est. Ce centre, soutenu financièrement par la France et par 21 collectivités locales françaises à hauteur de plus d’un demi-million d’euros depuis 2019, jouait un rôle crucial dans la région.
Le Consulat général de France à Jérusalem a souligné dans un message publié sur son compte X que le centre Al-Bustan avait fourni à plus d’un millier d’enfants et de jeunes des activités culturelles et sportives, ainsi qu’un soutien scolaire et psychologique indispensable. Silwan est répertorié par le Bureau Central des Statistiques israélien comme le quartier le plus défavorisé de Jérusalem selon les indicateurs socio-économiques, déplorant un manque flagrant de services publics et d’infrastructures sociales adéquates.
Créé en 2012, le Centre social et culturel Al-Bustan était un refuge pour les familles palestiniennes expulsées ou menacées d’expulsion. Au fil des années, il s’était imposé comme un espace sûr où les familles et les enfants pouvaient trouver un soutien psycho-social et participer à des activités culturelles et sportives.
Récemment, un incident diplomatique avait déjà tendu les relations entre la France et Israël lors du dernier déplacement du ministre français des Affaires étrangères à Jérusalem. La police israélienne était intervenue de manière armée et « sans autorisation » sur le site de l’Éléona, un lieu de pèlerinage français à Jérusalem-Est, menant à l’interpellation de deux gendarmes français en civil, qualifiée d' »inacceptable » par le chef de la diplomatie française.
L’Éléona est un des quatre domaines nationaux français à proximité de Jérusalem, comprenant également le Tombeau des Rois, la basilique Sainte-Anne et l’ancienne commanderie croisée d’Abou Gosh avec leurs églises romanes. Ce contexte souligne les tensions grandissantes entre la France et Israël à la suite de la démolition du centre Al-Bustan.