Inde : 25 ouvrages interdits au Cachemire, des librairies perquisitionnées

Mardi 5 août 2025, vingt-cinq ouvrages ont été interdits en Inde, dans la région du Cachemire. Ces livres, écrits par des experts, analysent l’histoire des politiques autoritaires et les perspectives dans cette région disputée avec le Pakistan. Des perquisitions ont eu lieu dans des librairies deux jours plus tard.

Des ouvrages critiques interdits pour « sécessionnisme »

Parmi les ouvrages interdits figurent Azadi, de la romancière Arundhati Roy, qui dénonce la répression au Cachemire, et The Kashmir Dispute, de l’avocat constitutionnaliste A.G. Noorani, qui retrace l’histoire du conflit indo-pakistanais. Le gouvernement indien justifie ces interdictions en accusant ces livres de « sécessionnisme », d’encourager la radicalisation des jeunes, de déformer des faits historiques et de glorifier le terrorisme. Des mesures similaires de restriction de la liberté d’expression ont été observées dans d’autres pays.

Perquisitions et réactions de l’opposition

Jeudi 7 août, la police a perquisitionné des librairies au Cachemire administré par l’Inde à la recherche de ces ouvrages. La vente ou la possession de ces livres est désormais passible de poursuites pénales. L’opposition dénonce une attaque contre la liberté d’expression. Le dirigeant séparatiste Mirwaiz Umar Farooq a déclaré sur X (anciennement Twitter) qu’interdire « des ouvrages d’érudits et d’historiens réputés » n’effacerait « pas les faits historiques et la mémoire vivante de la population du Cachemire ».

Contexte politique tendu

Ces événements surviennent dans un contexte politique tendu au Cachemire. L’autonomie de la région a été révoquée en 2019 par le pouvoir central indien. Bien que l’opposition ait remporté les élections locales en 2024, le gouvernement central conserve un contrôle important, notamment sur les questions de sécurité. L’interdiction des livres coïncide avec le sixième anniversaire de l’imposition du contrôle direct par New Delhi.

« L’interdiction de ces ouvrages mardi au Cachemire indien a correspondu avec le sixième anniversaire de l’imposition du contrôle direct par New Delhi de ce territoire dont l’autonomie a été révoquée au nom de la lutte contre le terrorisme en 2019 », souligne Sud Quotidien.

Le débat sur la censure en démocratie n’est pas nouveau. Le gouvernement local, élu en novembre 2024, n’a que des pouvoirs limités et la partie indienne du Cachemire est toujours placée sous la direction d’un administrateur nommé par les autorités centrales. Région disputée par l’Inde et le Pakistan depuis la partition, le Cachemire a connu en avril dernier des attentats sanglants, entraînant un conflit et un regain de tension entre les deux pays.

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