Immigration africaine : Il est temps pour la jeunesse de se réveiller » (Par Ndeye Coumba Thioune)

130000 migrants arrivent sur les côtes italiennes et provoquent l’hystérie collective des pays européens, effarés à l’idée d’être « grand remplacés », de perdre leur « identité », alors qu’en 2015, il y a eu 850000 arrivées, qui ont été largement absorbées par un continent de 448 millions d’habitants. Et qui, comble du deux poids deux mesures, aurait besoin, sauf rebond de sa natalité, de cette main-d’œuvre face à son déclin démographique.

Pour toute réponse, les pays européens serrent la vis à qui mieux mieux : l’Allemagne suspend le « mécanisme volontaire de solidarité européenne », un dispositif prévoyant la prise en charge par des pays du Nord de migrants arrivant sur les côtes de leurs voisins méridionaux pour venir en aide à ces derniers ; le ministre de l’intérieur français se rend à Rome où il veut délivrer un « message de fermeté », l’Italie prévoit de « créer de nouveaux centres de rétention et augmenter la durée de rétention de 135 jours à 18 mois ». L’Europe semble s’être donné comme mots d’ordre quand il s’agit de personnes arrivant d’Afrique : la fermeté, le durcissement. Complètement à contre-courant des instituts démographiques, qui affirment que l’Europe peut largement absorber cette arrivée.
On sort même le spectre de la « submersion migratoire » à cause de la croissance démographique prévue en Afrique ces prochaines décennies.

Il n’est pas question de « forcer » l’Europe, le pourrait-on de toutes façons ?, ou de lui jeter la pierre quant à sa réticence. Car effectivement la plupart de ces migrants viennent majoritairement de pays d’Afrique subsaharienne où, en principe, il n’y a actuellement aucune des causes justifiant l’asile, telles que définies par la Convention de 1951 de Genève : la race, la religion, la nationalité, l’appartenance à un groupe social et les opinions politiques, à quelques exceptions près. Certes. Mais ces jeunes sont victimes d’une persécution bien plus insidieuse dans leurs pays d’origine, et qui a pour nom : corruption, dictature, oligarchie au sommet de l’Etat, pauvreté, manque de perspectives d’avenir. Cette jeunesse a soif de réussir mais on la lui refuse. Cette jeunesse, même bardée de diplômes, n’arrive pas à trouver de travail dans ses pays d’origine. Cette jeunesse veut faire de la recherche mais n’y parvient pas. Cette jeunesse a du mal à assurer ses besoins primaires, à se soigner, à se déplacer, à vivre dignement, en étant assise sur deux mines d’or : une démographie avantageuse et une richesse naturelle! Cette jeunesse est victime de ses dirigeants.

Mais à l’impossible, nul n’est tenu ! Face à cette « inhospitalité afro-orientée » du continent européen, que faudrait-il de plus pour que la jeunesse africaine comprenne qu’on ne veut d’elle nulle part ? Que personne ne viendra développer ce continent à sa place? Il est temps de se ressaisir, il est temps de faire ce grand bond en avant, de réaliser ce que certains pays asiatiques sont parvenus à faire à force de travail, de discipline et de rigueur sur une échelle de quelques décennies.

Il n’est pas question de délivrer des cours magistraux, mais ce n’est pas en allant se faire entasser, humilier et rejeter chez les autres que la jeunesse africaine y parviendra !

Ndeye Coumba Thioune, Dakar le 18 Septembre 2023

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