Han Kang, première Sud-Coréenne à remporter le Nobel de Littérature
La romancière sud-coréenne Han Kang a été désignée lauréate du Prix Nobel de littérature 2024. Ce prix lui a été attribué en raison de « sa prose poétique intense qui confronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine ». À 53 ans, Han Kang, originaire de Gwangju, vient d’un milieu littéraire : son père, Han Sung-won, est un romancier reconnu. Elle avait déjà remporté le Prix Médicis en 2023 pour un roman étranger.
La nouvelle a surpris non seulement le monde littéraire, mais aussi Han Kang elle-même, qui a appris la nouvelle pendant un dîner avec son fils grâce à un membre de l’Académie suédoise. « Jusqu’ici, j’ai eu une journée tout à fait ordinaire, je n’étais vraiment pas préparée pour cette annonce », a-t-elle déclaré.
En devenant la première Sud-Coréenne à recevoir ce prestigieux prix, d’une valeur d’environ 970 000 euros, Han Kang rejoint un cercle restreint de femmes lauréates. L’Académie suédoise a souligné la manière dont elle traite des « traumatismes historiques et des règles invisibles », tout en exposant la fragilité de la vie humaine par son style poétique et expérimental.
En choisissant une écrivaine sud-coréenne, l’Académie a une fois de plus pris un contre-pied par rapport aux prédictions habituelles. Cette décision s’inscrit dans une nouvelle tendance observée : depuis une décennie, le prix est alternativement attribué à un homme et à une femme.
Han Kang s’est fait connaître internationalement grâce à son livre « La végétarienne » en 2015, qui a exploré l’expérience radicale d’une femme se rebellant contre les normes alimentaires. Ce roman a remporté le Booker Prize en 2016 et a été adapté au cinéma. Parmi ses œuvres marquantes figurent « Human Acts », qui aborde le massacre de Gwangju en 1980, et ses réflexions poétiques et politiques comme dans « Impossibles adieux » et « The White Book ».
Concernant les écrivains africains, plusieurs noms circulaient avant l’annonce de l’Académie, mais aucun n’a été retenu cette année. Depuis la création du prix, seulement cinq auteurs africains ont été récompensés, représentant une faible part des lauréats comparée à l’Europe et l’Amérique du Nord.